L’individualité, choix et fatalité.

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Le président Turc Abdullah Gul et le ministre de la défense Ismet Yilmaz le 16 Décembre 2011. Photo par Erin A. Kirk-Cuomo. Source Wikipedia

Les pays européens devront faire face à de nouvelles tragédies humanitaires menant à des massacres s’ils continuent dans leur incapacité à embrasser la tolérance envers les différentes cultures et religions,» Le président turc Abdullah Gül.

Il a fallu ce terrible point de non retour en France pour que les consciences reprennent possession de leurs voix. Elles vont dénoncer l’Horreur. Celle qui défie la norme de toute modération et qui assassine la vie tout court, au nom de l’Islam. Le monde civilisé va clamer haut et fort, une massive indignation et une profonde colère. La coalition internationale va crier dans le silence, main dans la main, la défense de la liberté d’expression. Cependant, un terrible et lourd constat marque l’histoire et le présent de l’Occident par les conséquences de ses intolérances. Elles perdurent au nom d’une démocratie agréée froide, distante et ajustée à la susceptibilité esthétique comme l’alliée d’une “normale” indifférence.

Le politiquement acceptable continue de marquer l’empreinte d’une fausse convivialité. Elle se distingue par la dextérité du verbe propice qui prend le pas sur l’implication engagée, personnelle et collective, au service des coexistences interculturelles et inter-religieuses. Cependant, l’attitude “civilisée” ne peut se prémunir des extrémismes en négligeant la révision des faux rapports humains et en évitant de faire face autrement à une jeunesse arabe préjugée, mal intégrée et marginalisée. Il est aujourd’hui bien grave, de parler des religions qu’on côtoie sans connaître leurs références initiales et sans reconnaître nos déterminismes. Sans une réelle disposition à connaître, à écouter et à comprendre la diversité de l’autre, les confusions, les sommaires interprétations, les fausses assimilations, les amalgames et les catégorisations engagent déjà le citoyen à des comportements non adaptés au respect et à la bienveillance.. Il nous faut au nom d’une nécessaire et clairvoyante citoyenneté, reconsidérer urgemment l’individualité comme un choix convenable et non pas seulement comme celui d’une fatalité.

Joe Acoury.

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