Pathologies de la norme libanaise

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Crédit photo: François el Bacha, tous droits réservés. Visitez mon blog http://larabio.com

“Regarde pour faire. Ecoute pour comprendre. L’enfance fragilisée en attendant l’âge adulte. Mûrir les leçons des parents ou proches pour évoluer. Devenir plus responsable pour mériter de l’attention jusqu’au poste qui rapporte. Grandir est la condition pour accomplir le bonheur et mériter une pleine vie. L’homme se caractérise par la force de retention et d’accomplissement. Il se doit de subvenir matériellement à la femme. Elle, devra consacrer ses priorités à séduire pour enfin s’épanouir dans un “amour” sécurisé selon les règles du mariage.”

Ces habitudes ont pris le temps de se glisser au fil de tant de générations. Elles basent l’apprentissage du jeune dans sa famille selon les rapports conditionnés. Pour atteindre la phase adulte il faudrait autrement initier, motiver, organiser et developper des objectifs prioritaires aux rituels des premières dépendances. Ce serait l’évolution pour la démarcation propre d’une personnalité libre et mature.

Ainsi, l’appel sans réponses quand un pays se noie, ramène une grande majorité de libanais à garder, suivre et soutenir des schémas protecteurs omniprésents. Ils sont dominants sans l’engagement à gérer la problématique  nationale devenue dramatiquement étrangère. Cependant pour agir individuellement, il faudrait assumer un choix délibéré et responsable sans intermédiaires. La suite est celle qu’on connaît tous sans vouloir la regarder.

On tombe souvent dans la complexité de l’inconnu, on l’évite d ‘abord pour la fuire ensuite et on relègue tout fardeau à ceux qu’on regarde faire et défaire même injustement le cours du quotidien. Les pathologies de notre norme sont: l’impuissance de la force mentale sans le nécessaire passage à l’acte personnalisé, la course effrénée vers un confort réduit au confort matériel dissocié de la sécurité intérieure, la poursuite à cultiver la cuirasse des apparences faute de prendre le risque d’évoluer par soi, avec et face aux autres, les symptômes dépressifs de l’expectative et de l’immobilisme face aux urgences et le déni du fait suicidaire imminent en faveur d’un confort identitaire spéculatif.

Joe Acoury

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