Sur la route de l’or blanc au Liban

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Alors que le pays se voit emporter par le va et vient de la vague du changement démographique, géopolitique régional et au moment où les ordures s’étalent tout le long des routes et s’enchaînement pour former un réseau puant et envahissant, me voilà écrire sur les salines du Liban. Une escapade vers des endroits historiques où l’air marin est rempli de senteur d’algues.

C’est un voyage dans le Akkar qui m’a amené à visiter les salines de Cheikh Zennad situées à quatre kilomètres de la frontière nord syrienne. Le spectacle de grands marais salants se dévoile au bruit des vagues méditerranéennes sur un fond d’une montagne imposante qui recule pour permettre à une plaine fertile de s’étendre.

Pour suivre la route du sel au Liban, il faut se diriger nord à Enfé, petit village au charme attrayant situé entre mer et oliveraies. Ici, dans une petite baie rocheuse qui cache des anciens vestiges, les salines ont été transformées au fil des années de guerre en petits chalets pour le plaisir d’une baignade. La peinture bleue et blanche couvrant les façades de ces constructions   évoque un spectacle pittoresque des îles grecques. A quelques mètres plus loin, un vieux monastère Notre Dame de la garde  semble surveiller les quelques marais salants qui l’entourent. Une visite à l’intérieur de ce monastère orthodoxe est un must; sa petite cour et les murs de son église qui furent couverts de peinture murale dans les années 90, en font tout le charme. Le paysage de salines abandonnées ou peu exploitées est décevant. La production du sel marin est minime et les éoliennes qui pompaient l’eau de la mer dans les bassins ont disparu. Arrivée au village de Cheikh Zennad au-delà de Tripoli, de grands bassins récoltant le sel marin s’étendent à l’ouest de la plaine du Akkar. Ici, la main d’œuvre humaine aide le soleil et le vent à extraire cet or blanc qui nous vient de la mer et perpétue une production ancestrale en voie de disparition.

Texte et photos : Raghida Samaha

Raghida Samaha
Née au Liban dans une famille qui aime parcourir le pays à la découverte de son histoire et son terroir. Raghida Samaha a fait des études en langues vivantes. Sa prédilection pour les voyages, les arts et les anciennes civilisations l’ont amené à suivre une formation de guide touristique au Ministère de Tourisme Libanais. En 2006-2007 un DES en journalisme francophone lui a permis de traduire ses découvertes dans le magazine Cedar Wings; un moyen d’attire l’attention des lecteurs au sujet des trésors du pays.

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