Le Président de la République, le Général Michel Aoun, a signé ce mercredi 19 avril au soir le projet de loi du budget 2018, avec une réserve concernant l’article 49 de ce dernier stipulant l’octroi automatique d’un permis de séjour aux ressortissants étrangers possédant une propriété au Liban. Il s’est ainsi adressé aux parlementaires pour les inviter à réviser cet article du projet de loi.

Cette procédure permettra de référer le projet de budget pour publication au Journal officiel. Cependant, il devrait être préalablement adopté par la prochaine chambre des députés qui sera élue lors du scrutin du 6 mai prochain.

Pour rappel, l’article 49 de ce projet de loi a engagé une vive polémique au Liban entre hommes politiques et au sein de la société. Beaucoup estiment que ce dernier ouvre la voie à l’implantation des réfugiés palestiniens et syriens présents sur son territoire, alors que le Premier Ministre Saad Hariri avait écarté, lors de la conférence CEDRE, les critiques à ce sujet, estimant que celui-ci vise à encourager les investissements étrangers au Liban.
Le Patriarche Maronite, Béchara Raï, avait, quant lui, mis en garde contre l’approbation de l’article 49 de ce projet de loi, estimant que le nombre de ressortissants étrangers présents au Liban représente plus de la moitié du nombre de libanais, soit 2 millions de personnes.

Le Premier Ministre s’était voulu rassurant, indiquant que son gouvernement ne souhaite pas implanter les réfugiés palestiniens et syriens présents au Liban.

Des chiffres sujets à polémique

Pour rappel, le Président de la République avait estimé à 1.8 millions le nombre de réfugiés syriens présents au Liban lors d’une interview diffusée par la chaine de télévision TV5 Monde, en contradiction avec les chiffres fournis par l’ONU qui indiquent que moins d’1 millions de personnes bénéficient de l’aide internationale. Le nombre de réfugiés palestiniens est également sujet à polémique, allant de prêt de 450 000 personnes selon l’URNWA à 170 000 personnes selon un comité libano-palestinien mandaté par le gouvernement libanais en charge du recensement de ces derniers.

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