Pas de trêve pascale pour le patriarche qui monte au créneau contre la juge Ghada Aoun et dénonce “un changement de l’identité économique du Liban”

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Devant le Président de la République invité à l’occasion des fêtes de Pâques à Bkerké, le patriarche maronite s’est une nouvelle fois exprimé contre ce qu’il estime être la politisation de la justice, allusion aux procédures en cours à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et des banques libanaises lancées par la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun. 

“Les Libanais ne veulent pas d’alternative à l’État et ils ne veulent pas de partenaire pour cela. Ils attendent avec impatience un arrêt de la politisation du pouvoir judiciaire et de l’administration”, estime le chef de l’église maronite, qui a également appelé au désarmement du Hezbollah.

“Pour que les réformes suivent leur cours, elles devraient s’accompagner de l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire, les armes et les décisions doivent être unifiées conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, et les choix stratégiques qui renforcent les liens du Liban avec son voisinage arabe doivent être faits”

Le patriarche a également dénoncé le changement de système économique qui aurait, selon lui, lieu au Liban en raison de l’obligation de l’adoption d’un contrôle formel des capitaux pour le déblocage de l’aide économique de la communauté internationale, cela conformément aux accords conclus avec le FMI.

De son côté, le président de la république, le Général Michel Aoun, a estimé que les fêtes pascales constituent un momentum de résurrection également pour le Liban, reconnaissant les difficultés actuelles auxquelles font face la population. Il a aussi assuré du maintien du scrutin législatif du 15 mai prochain, saluant l’accord conclu avec le FMI, “dont le début pourrait marquer le début de la sortie du Liban de l’abîme dans lequel il languit, en plus du retour des pays arabes et de son souveraineté naturelle telle qu’elle était”.

Le chef de l’état en a, pour sa part, profité, pour dénoncer les obstructions dont font l’objet les institutions judiciaires, allusion à la fois aux enquêtes portant sur la détermination des circonstances de l’explosion du port de Beyrouth mais aussi sur le front financier.

“Il n’y a pas d’erreur fondamentale, mais plutôt il y a est une obstruction, et vous devez savoir qui fait obstruction, alors laissez-les arrêter de vous mentir”, estime le président Aoun.

S’adressant plus précisément aux familles des victimes du port de Beyrouth, “ils devraient aller voir les obstructionnistes judiciaires, et vous savez tous qui est l’obstructionniste, alors qui a arrêté le cabinet ? Pourquoi posez-vous des questions dont vous connaissez la réponse ?”, note le président Aoun, en référence au Hezbollah et au mouvement Amal.

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