Le Liban a repris mardi les “retours volontaires” des réfugiés syriens, après une pause d’un an et demi. Des dizaines de familles sont prêtes à traverser les deux postes-frontières terrestres dans l’est du pays. Environ 300 réfugiés devraient quitter Arsal dans la vallée de la Bekaa pour se rendre à Homs et à al-Qalamoun en Syrie, selon des rapports médiatiques.

Ce retour intervient alors qu’une vive polémique a éclaté au Liban suite à l’acceptation par le gouvernement Mikati d’un milliard d’euro “pour garder les réfugiés syriens” sur place selon l’opposition. Par ailleurs, hier, le secrétaire général du Hezbollah a appelé à l’ouverture des frontières afin de permettre au plus grand nombre de réfugiés syriens de quitter le Liban.

Le Liban affirme actuellement héberger environ deux millions de personnes venant de la Syrie voisine, soit le nombre de réfugiés le plus élevé au monde par habitant, avec près de 785 000 enregistrés auprès des Nations Unies. Cette situation met une pression énorme sur les infrastructures et l’économie du pays.

Impact de la Présence des Réfugiés Syriens

Économique et Social

Depuis l’effondrement de l’économie libanaise fin 2019, le Liban est devenu une plateforme de départ pour les migrants, les Libanais rejoignant les Syriens et les réfugiés palestiniens dans des voyages périlleux vers l’Europe. Certains politiciens libanais ont blâmé les Syriens pour les troubles croissants du pays. La pression augmente souvent avant la conférence annuelle sur la Syrie à Bruxelles, avec des ministres se réunissant cette année le 27 mai.

Aide Européenne et Polémique

La semaine dernière, l’Union européenne a décidé d’accorder une aide d’un milliard d’euros au Liban, afin de soutenir le pays dans sa gestion de la crise des réfugiés et son redressement économique. Cette décision a suscité une vive polémique au Liban, certains accusant le Premier ministre Najib Mikati de “vendre le Liban” en échange de cette aide. Les critiques estiment que cette aide pourrait encourager la permanence des réfugiés syriens dans le pays, augmentant ainsi les tensions internes.

Infrastructure et Services

La présence de réfugiés syriens a exercé une pression considérable sur les infrastructures libanaises déjà fragiles. Les services de santé, l’éducation, et les ressources en eau et électricité sont mis à rude épreuve. Les écoles et les hôpitaux, en particulier dans les régions comme la vallée de la Bekaa et le nord du Liban, sont débordés par l’afflux de réfugiés.

Questions de Sécurité et de Droits Humains

Les groupes de défense des droits humains, y compris Amnesty International et Human Rights Watch, ont averti que la Syrie n’est pas sûre pour les retours. Les réfugiés qui rentrent en Syrie risquent d’être confrontés à des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et d’autres formes de persécution.

En dépit de ces avertissements, certains réfugiés choisissent de retourner en Syrie en raison de la détérioration des conditions de vie au Liban. Le manque d’opportunités économiques, la hausse des coûts de la vie et les tensions croissantes avec les communautés hôtes libanaises poussent certains réfugiés à prendre cette décision difficile.

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