Non, les problèmes majeurs du libanais ne relèvent pas seulement d’un contexte régional fort critique, de l’exercice hésitant de sa citoyenneté, des corruptions tous azimuts, des mésententes politiques ouvertes et tacites et des pas premiers en plein désastre économique.

Cet état de choses va longtemps suspendre tant de légitimes aspirations en faveur d’infrastructures à compléter. Elles demeurent encore sous la coupe de subtiles controverses ou de la gestation continue. Nonobstant celà, nos resources naturelles, culturelles et religieuses peuvent conduire à un éco-tourisme autrement significatif et attractif. Il représenterait la qualité des rapports fructueux accessibles entre les citoyens. Ceux qui cherchent en particulier à améliorer leurs contextes au lieu de les abandonner. 

Le pays des Cèdres est celui des majestueuses vallées, des réserves millénaires, des grottes historiques, des fiers monastères, des belles églises et mosquées et de bien d’autres lieux  traditionnels. Cependant, notre message de coexistence reste souvent distant et conditionné à des processus de convenances plurielles ou à des normes administratives figées.

Le Liban gagnerait de remarquables atouts lorsque ses intervenants locaux sont invités à répondre à des objectifs de constructions matérielles mais aussi à des aménagements esthétiques et communicatifs. Les plus proches et les plus concernés connaissent mieux la réalité et les solutions aux problèmes de leur quartier et de leur région. Il s’agira pour celà de faire davantage intervenir les gens concernés directement par leurs espaces de vie afin de mettre leurs savoirs et leurs moyens au service des applications et des innovations créatives et culturelles, bien au delà du folklore habituel. 

Les touristes locaux et les émigrés pourraient alors redécouvrir une touche humaine à chacun de nos espaces et à nos villages. Nous avons des monuments à préserver ainsi que la portée spirituelle de nos prières conjointes. Il nous reste à engager la mesure de chacun pour soigner des espaces multiples longtemps négligés. Aller vers l’autre qui souffre avec une présence rassurante ne requiert que la disposition d’être utile, sans d’autre intermédiaire que la générosité de cœur. 

À tant de responsables civils et religieux, il manque aux libanais de croire plus en vous mais aussi de miser sur des volontés conjointes pour accompagner les projets de l’Etat sans devoir recourir aux requêtes particulières, aux intermédiaires courants, aux associations, aux tutelles obligées ou à des fonctionnaires hauts placés. L’appartenance à la communauté peut-elle accéder au message vécu de la coexistence, à l’entraide humanitaire indistincte pour des personnes isolées ou abandonnées ?

Les ressources naturelles et humaines ont longtemps été également négligées et polluées à cause des opportunités propices et des implications citoyennes circonstancielles ou provisoires. Est-il encore possible de faire prévaloir l’engagement du libanais sur toute influence et le droit à la dignité pour tout être?

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