Romain Caillet et son épouse.
Romain Caillet et son épouse.

Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’expulsion de Romain Caillet du Liban il y a de cela 1 an, à l’époque chercheur associé et expert sur les questions islamiques à l’Institut français du Proche-Orient à Beyrouth en poste depuis 4 ans et bénéficiant d’une bourse accordée par le Quai d’Orsay.

Le Nouvel Obs a réussi à se procurer la fameuse fiche S des Renseignements Généraux Français où l’on apprend qu’il se disait même en faveur du Djihadisme dans certains forums spécialisés, sous le pseudonyme Colonel Salafi alors qu’il suivait des cours de l’institut Qortoba, depuis fermé à la demande des services de renseignements occidentaux en raison du recrutement de certains de ses étudiants pour le djihad.

C’est au Caire qu’il a d’ailleurs rencontré les frères Clain dont l’aîné est aujourd’hui un membre important de Daesh et qui a revendiqué les attaques terroristes que la capitale française a connu en novembre dernier.

Convoqué par la Sous-Direction anti-terroriste (SDAT) en 2008, il précisera toutefois ne plus être en faveur du Djihad car il s’oppose « au fait d’entraîner des jeunes pour se sacrifier à mourir sans avoir acquis au préalable les bases de l’islam. »

En dépit de ce reniement, il héritera d’une fiche S toujours active et a pu être inquiété en raison de certains liens qu’il a eu précédemment avec des auteurs d’attaques terroristes en France, précise le Nouvel Obs, même si la justice ne retiendra au final aucune charge contre sa personne.

Bloqué à l’Aéroport de Beyrouth, Romain Caillet s’était vu être notifié d’un avis d’expulsion. Circonstance aggravante, l’Ambassade de France avait alors présenté une requête au directeur de la Sûreté Générale pour autoriser son entrée au Liban, mais celle-ci est heureusement restée sans suite. A son retour en France, “L’expert ” accusait le Hezbollah d’être à l’origine de la décision de la Sûreté Générale Libanaise dont certaines sources internes l’accusaient de liens avec des organisations terroristes. Le Mouvement Chiite avait, prétendait-il, débuté une campagne hostile dès novembre 2013 suite à la publication sur un site électronique d’une tribune dénonçant l’impérialisme du régime iranien et accusait le Hezbollah d’élargir son emprise sur les institutions libanaises. Il s’en était également pris à l’Armée Libanaise lorsque cette dernière avait arrêté l’ex-femme du principal dirigeant de Daesh Abou Bakr al Baghdadi.

Premier à avoir chercheur à avoir affirmé dès 2013 que l’organisation État islamique n’était pas liée à Al-Qaïda dans les colonnes du Monde, un certain milieu prétendait qu’il bénéficiait de nombreux contact au sein de la mouvance djihadiste, chose que l’on peut comprendre aujourd’hui à la lecture de cette fameuse fiche S. Il est depuis “consultant djihadisme” sur la chaîne de télévision française BFMTV.

Par François El Bacha

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