Les tractations se poursuivent ce jeudi entre le Premier Ministre désigné Mustapha Adib, Baabda et Ain Tineh afin de trouver une issue favorable au nœud gordien concernant l’attribution du ministère des finances. Ainsi le Premier ministre désigné devrait se rendre aux alentours de 17 heures à Baabda, pour annoncer la composition de son gouvernement ou démissionner.

Le Ministère des Finances est en effet un maillon essentiel dans le programme des réformes à mettre en place ainsi que dans le cadre de la restructuration du système financier et même de l’Electricité du Liban. Par le passé déjà, Nabih Berri avait pris comme prétexte les volets confidentiels des accords de Taëf pour prétendre que ce ministère revient de droit à la communauté chiite. Cependant, ce texte demeure pour l’heure inconnu et dans les mains seules de l’ancien président de la chambre Hussein Husseini.

Le mouvement Amal et le Hezbollah ont en effet refusé un compromis, avec l’attribution du ministère des Affaires Étrangères en échange du ministère des finances.

Mustafa Adib souhaitait ainsi constituer un gouvernement de 14 membres excluant les partis politiques. Cependant, les dirigeants de ces derniers, à l’exception des 2 partis chiites, étaient plutôt enclins à la constitution d’un gouvernement de 20 à 24 membres acceptant toutefois le principe de rotation de l’attribution des ministères régaliens de l’intérieur, de la défense, des affaires étrangères ou encore des finances.

Seul Amal et le Hezbollah souhaitait pouvoir nommer le prochain titulaire du ministère des finances et ainsi en conserver le contrôle suite à l’annonce, la semaine dernière, de Washington d’instituer des sanctions économiques contre l’ancien ministre des finances et bras-droit du Président de la Chambre Nabih Berri, à savoir Ali Hassan Khalil. Il est accusé, toujours selon Washington, outre d’avoir permis au Hezbollah de disposer de sources de financements, d’avoir exigé des commissions sur les appels d’offre publics.

Des sources proches du mouvement Amal estiment ainsi que la feuille de route française n’inclut pas de rotation des ministères clés, réfutant donc ainsi, les accusations d’être à l’origine du blocage actuel. Ces mêmes sources estiment que les relations avec le Courant du Futur ne sont pas autant dégradées comme cela est annoncé par certaines rumeurs alors que l’ancien premier ministre Saad Hariri s’était exprimé hier au sujet de la controverse actuelle, estimant que les ministères ne sont pas réservés à certaines sectes ou confessions.