Le Ministre des télécoms Talal Hawat a annoncé que le Liban lancera d’ici 3 mois un appel d’offre visant à trouver de nouveaux opérateurs pour les 2 réseaux de télécommunications mobiles Alfa et MTC Touch dont les contrats avaient été dénoncés par le gouvernement.
Pour rappel, les 2 réseaux étaient passés sous le contrôle du ministère des télécommunications en mai dernier. Les contrats de gérance des réseaux MC1 (Alfa) et MC2 (Mtc Touch), attribués respectivement à la compagnie égyptienne Orascom et koweitienne Zain, avaient expiré fin 2019 alors que des soupçons de fraude étaient apparus devant dès l’année dernière.
À l’origine mis en place en 1994 sous un terme de contrat BOT (Build Operate Transfert) d’une durée de 10 ans, les 2 réseaux à l’origine appelé Cellis (France Télécom Mobile) et LibanCell ont été nationalisés en Juin 2001, suite à une décision controversée des autorités Libanaises citant des infractions au contrat initial. La cour d’arbitrage internationale alors saisie par France Télécom donnera cependant tord au Liban.
L’appel d’offre qui s’en suivra accordera la gérance du réseau MC1 à Alfa sous supervision de l’entreprise allemande FAL-DETE, elle même filiale de Detecon International GmbH, et Touch au koweitien Zain, pour un montant de 2,5 millions de dollars mensuellement et 8,5% des revenus générés, cela pour une durée de 4 ans. Le contrat sera dès lors renouvelé annuellement à l’issue de ces 4 années. FAL-DETE se retirera du marché en 2009 pour laisser sa place à ORASCOM suite à un conflit avec l’Etat Libanais.
Les télécoms, une importante source de revenus pour l’état libanais
Pour rappel, le secteur des télécommunications mobiles est actuellement détenu par l’Etat Libanais et a généré les précédentes années plus de 1,6 milliards de dollars de revenus annuellement dont 1,4 seront versés au Trésor Public, généralement au détriment de la maintenance des 2 réseaux, représentant une part non négligeable des revenus de l’état. Le nombre total de lignes mobiles est actuellement estimée à 4 millions.
Cependant, les revenus des réseaux s’était dernièrement effondrés, d’une part en raison des changements technologiques, de plus en plus de personnes passant des appels via les systèmes VOIP comme WhatsApp d’une part, mais aussi en raison de la crise économique qui touche le Liban actuellement. Ce facteur était à l’origine du projet de taxe du précédent gouvernement Hariri III pour un montant de 6 dollars par ligne pour les personnes utilisant des services VOIP. Ce projet a lui-même amené à d’importantes manifestations qui ont suivi un incident entre protestataires, qui dénoncent – outre la crise économique – une classe politique ayant amené à l’effondrement économique et accusée de corruption, et gardes du corps du ministre de l’éducation nationale d’alors Akram Chéhayeb.