Crédit photo le journal libanais Al Akhbar : « A Bas Riad le voleur. A bas le règne du Dollar ». Banderole des manifestants libanais Jeudi 24 octobre 2019 houspillant Riad Salameh, gouverneur de la Banque du Liban. «Riad, le voleur». A bas le règne de la Banque centrale libanaise et le Liban renaitra

Les autorités judiciaires libanaises ont été informé de l’ouverture d’une enquête en Allemagne à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Berlin demande ainsi la coopération des autorités judiciaires libanaises et notamment des informations au sujet de fonds que le gouverneur de la banque du Liban et son frère auraient transféré vers des banques européennes et plus particulièrment allemandes.

Pour l’heure, le juge libanais Jean Tannous en charge du volet libanais de l’enquête s’est vu être refusé l’accès à ses informations par les banques libanaises qui se sont retranchées sous le couvert du secret bancaire et qui sont défendues par le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, considéré comme un proche de l’ancien premier ministre Saad Hariri comme Riad Salamé.

Cette disposition ne s’appliquerait pas cependant aux personnes accusées d’enrichissement illicite, rétorquent les observateurs de ce dossier.

Pour rappel, Riad Salamé a bénéficié ce dimanche du soutien du patriarche maronite Béchara Boutros Rahi qui accuse la justice libanaise de s’en prendre à lui pour des raisons politiques et confessionnelles, reprenant d’ailleurs la même dialectique que ce dernier.

Ces enquêtes lancées à l’étranger à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban complexifient également les négociations en cours avec le Fonds Monétaire International, ce dernier figurant parmi la délégation libanaise en charge du processus. Des sources proches du FMI estiment ainsi qu’il est mal aisé de voir figurer une personne soupçonnée de détournements de fonds au sein d’une équipe alors que les exigences du FMI et de la communauté internationale concernent en premier lieu la mise en place d’une lutte efficace contre la corruption qui gangrène les administrations publiques libanaises et la Banque du Liban, accusée d’avoir mis en place un véritable schéma de fraude de type Ponzi en vue de siphonner les dépôts privés avec la complicité des banques locales et d’une grande partie de la classe politique qui est par ailleurs actionnaire de ces établissements financiers et bénéficiaire des dividendes.

Si pour l’heure son remplacement n’est pas officiellement évoqué, en raison du soutien notamment du président de la chambre Nabih Berri ou encore du premier ministre Najib Mikati, également actionnaire de banques au Liban, la mise en accusation du gouvernement de la Banque du Liban est souhaitée par le Président de la République, le général Michel Aoun sans pour le moment aboutir.

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