Capture d'écran du rapport de la Banque Audi
Capture d'écran du rapport de la Banque Audi

Les dépôts bancaires auraient chuté de 11.5 milliards de dollars au cours du dernier semestre 2019, portant cette chute à 13.1 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2019, indique un rapport publié par le département de recherche économique de la Banque Audi.

Plusieurs facteurs seraient ainsi en cause, dont la conversion de livres libanaises en dollars sur le marché des changes. Le taux de dollarisation de l’économie libanaise aurait même atteint 76% fin décembre 2019 contre 70.6% fin décembre 2018

Les dépôts en devise ont diminué de 2.3 milliards de dollars. Il est également à noter que les dépôts résidents ont représenté 66% de la contraction totale des dépôts en 2019.

Aussi, le rapport de la Banque Audi note que le secteur financier a réduit le portefeuille des prêts.

À ce titre, les rares possibilités de prêt ont justifié une contraction des portefeuilles de prêts des banques, les prêts du secteur privé atteignant 49,8 milliards de dollars fin décembre 2019, soit une contraction de 9,6 milliards de dollars sur l’année.

Les prêts libellés en devises ont représenté 72% de la contraction totale du portefeuille de prêts du secteur privé, laissant l’autre tiers du côté en monnaie monnaie locale.

Le taux de dollarisation des prêts s’établit à 68,7% à fin décembre 2019. Le secteur résident est principalement responsable de la contraction du portefeuille avec une part de 84% dans la baisse totale.

Les paramètres de qualité des actifs des banques se sont détériorés en 2019 à la lumière d’une économie en récession, le ratio de prêts non performants / total des prêts des banques passant de 4,30% à fin décembre 2018 à 8,11% à fin novembre 2019, dans un contexte de hausse du défaut sur les prêts au secteur privé.

Dans le même temps, les banques ont réduit leur exposition en émissions obligataires du gouvernement libanais à hauteur de 2,2 milliards de dollars américains sur l’année 2019 et à une somme équivalent à 2,7 milliards de dollars américains pour ceux en monnaie locale.

En conséquence, l’exposition souveraine des banques en devises étrangères en pourcentage des fonds propres a atteint un nouveau creux de 67% à fin décembre 2019.

Les fonds propres des banques ont par ailleurs progressé de 2,8% en 2019 pour atteindre 20,7 milliards de dollars fin décembre 2019, notant que les banques sont en train d’augmenter leur capital de base de 20% cumulés jusqu’en juin 2020 conformément à la réglementation BDL afin de les protéger face à des conditions aussi difficiles.

Il convient de mentionner que la rentabilité du secteur bancaire a presque diminué de moitié en 2019 en raison des augmentations d’impôts et des exigences de provisionnement.

Un commentaire?