Pour l’heure, 5 blocs parlementaires ont annoncé leur boycott de la rencontre de Baabda prévue ce mercredi pour discuter du plan de sauvetage de l’économie libanaise. Ce plan avait été présenté par le Premier Ministre Hassan Diab et son équipe, la semaine dernière.

Pour l’heure, les blocs parlementaires du Courant du Futur de l’ancien Premier Ministre Saad Hariri, un parti largement mais indirectement critiqué par les autorités actuelles pour sa gestion de l’économie libanaise depuis l’accession au pouvoir de Rafic Hariri en 1993, le Parti Socialiste Progressiste de Walid Joumblatt qui s’était pourtant rendu auprès du Président de la République il y a 2 jours dans une tentative de réduire les tensions politiques, le blocs sunnite de Tripoli, présidé par l’ancien Premier Ministre Najib Mikati, faisant également l’objet de critiques, ou encore les parlementaires du Parti Kataeb et du mouvement Marada, pourtant membre de la coalition gouvernementale, ont annoncé leur boycott de la réunion. Son dirigeant Sleiman Franjieh aurait souhaité la présence de représentants et non des parlementaires eux-mêmes, indiquent certaines rumeurs.

Pour l’heure, on ignore si les Forces Libanaises assisteront à la réunion. Hier, le Président de la Chambre Nabih Berri, qu’on prétendait irrité par cette initiative présidentielle, avait cependant assuré de sa présence personnelle à la tête de la délégation du mouvement Amal.

Hier soir déjà, le Premier Ministre avait accusé ces derniers à tenter d’obstruer le travail du gouvernement au cours de la session du cabinet, déjà soumis à d’importantes pressions du secteur bancaire qui refuse toute restructuration impliquant une perte de contrôle des dirigeants actuels.

La Porte-Parole du gouvernement Hassan Diab, Manal Abdel Samad, lors de la conférence de presse à l'issue du conseil des ministres du 5 mai. Crédit Photo: Dalati & Nohra
La Porte-Parole du gouvernement Hassan Diab, Manal Abdel Samad, lors de la conférence de presse à l’issue du conseil des ministres du 5 mai. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Le Ministre de l’Information Manal Abdel Samad et porte-parole du gouvernement indiquait hier soir que la réunion visait à discuter du plan de sauvetage de l’économie libanaise, confrontée à une importante crise qui a débuté dès 2018 par une récession économique et qui est apparue au grand jour durant l’été 2019, avec une pénurie de billets verts.

L’initiative est de mettre en place un partenariat avec le parlement et de permettre à chaque parti politique d’aider au sauvetage du Liban, indiquant la ministre, qui souligne la nécessaire solidarité nationale pour sortir le Pays des Cèdres de la crise. Dès hier soir à la veille de cette réunion, le Ministre des Finances Ghazi Wazni estimait à plus de 20 milliards de dollars, le montant nécessaire de l’aide internationale pour sauver le Liban, alors que les conditions sociales et économiques continuent à se dégrader avec plus de 60% de la population vivant déjà sous le seuil de pauvreté.

Le Premier Ministre Hassan Diab, le 6 mai 2020, lors d'une réunion pour discuter du plan de sauvetage de l'économie libanaise. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le Premier Ministre Hassan Diab, le 6 mai 2020, lors d’une réunion pour discuter du plan de sauvetage de l’économie libanaise. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Le Premier Ministre Hassan Diab a ainsi adressé une lettre au Fonds Monétaire International, officialisant la demande d’assistance financière du Liban et entamer dans la foulée des discussions préliminaires qui semblent être fructueuses, de l’aveux des responsables du FMI. Le Premier Ministre a estimé dans la foulée que “malheureusement, il y a toujours ceux qui cherchent à obstruer et à mettre des bâtons dans les roues alors que cette étape réclame l’effort de tous en coopération avec le gouvernement pour accélérer le sauvetage”. Il a poursuivi notant que “lors que le pays est en danger, toute la population et tous les partis politiques doivent être des partenaires avec le gouvernement pour protéger le Liban des risques”.

Il répondait ainsi à la déclaration des 4 anciens Premiers Ministre Najib Mikati, Fouad Saniora, Tamam Salam et Saad Hariri, qui l’avaient accusé d’agir dans l’ombre de la Présidence de la République elle-même accusée de souhaiter changer le système politique parlementaire en régime présidentiel.

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