Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Des banques dont les noms n’ont pas été divulgués mais qui figureraient parmi les principaux établissements du Pays des Cèdres menacent d’une fermeture et d’un départ de leurs dirigeants à l’étranger en cas d’arrestation du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, indique le quotidien koweitien Al Anbaa.

Cette information intervient alors que plusieurs de ces établissements voient les noms de leurs dirigeants être cités dans l’affaire Riad Salamé, lui-même accusé de détournements de fonds et de blanchiment d’argent non seulement au Liban mais également dans certains pays européens dont la France, la Suisse, le Luxembourg et l’Allemagne.

Six banques libanaises, la Banque Audi, la Banque Med, la SGBL, la Banque Al Mawarid, la Banque Saradar, la BML, font notamment l’objet d’une demande d’information du juge d’instruction Jean Tannous concernant des transferts suspects des comptes du gouverneur de la Banque du Liban qui agit lui-même à la demande des enquêteurs suisses, français et luxembourgeois. Cependant, elles se retranchent derrière le secret bancaire, qui ne serait pas pourtant valide en cas d’accusation de détournements de fonds.

Quant à Riad Salamé, il s’estime innocent, indiquant avoir demandé un audit comptable de ses biens au cabinet Semaan & Semaan affilié à BDO, lui-même cabinet d’audit de ces établissements bancaires et sujet déjà à de fortes critiques sur la place beyrouthine pour avoir dissimulé d’importantes pertes financières, beaucoup considérant les banques libanaises déjà en faillite.

Des rumeurs, aujourd’hui démenties par le premier ministre lui-même, faisaient même état d’une menace de démission de la part du premier ministre libanais Najib Mikati, par ailleurs actionnaire d’une des banques précédemment citée, en cas de mise en examen locale du gouverneur de la Banque du Liban, ce dernier bénéficiant d’une immunité judiciaire au Liban. Depuis, le premier ministre aurait même comparé les descentes des enquêteurs en charge du dossier dans les sièges sociaux de ces établissements bancaires à l’invasion israélienne de 1982.

Quant à Riad Salamé, qui fait l’objet d’un mandat d’amené publié par la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun, afin de l’emmener témoigner sur des dossiers concernant la manipulation du cours de la livre libanaise, il aurait élu domicile dans un appartement du compound de la Banque du Liban, rue Hamra après avoir disparu de ses domiciles de Rabiyeh et de Safra. Des sources proches de la juge accusent le général Imad Othman, préalablement informé de l’opération, d’avoir averti Riad Salamé de l’imminence de son arrestation, celui-ci ayant déjà refusé à 4 reprises de se rendre devant la justice libanaise.

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