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En charge des négociations avec le FMI, le vice premier ministre Saadeh Shami a déploré la polémique actuelle concernant l’augmentation du dollar douanier afin de procéder à une hausse des revenus de l’état.

Il a noté que beaucoup d’observateurs sont d’ailleurs opposés à cette hausse, notamment le secteur privé qui déplore l’impact négatif d’une telle mesure avec que la situation économique locale est dégradée.

Il est cependant “urgent de modifier le taux de change afin de remettre de l’ordre dans les finances publiques, de couvrir les dépenses du secteur public, de garantir les services de base aux citoyens et d’établir le cadre macroéconomique stabilité nécessaire pour stimuler la croissance, créer des opportunités d’emploi et réduire la pauvreté”, estime Chami.

La hausse du dollar douanier doit donc être lié à une réforme fiscale, estime le ministre mettant notamment en avant l’amélioration du recouvrement des taxes et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Ces réformes n’auront cependant pas d’effet immédiat contrairement à la hausse du dollar douanier.

“Si le niveau des droits de douane perçus nuit à l’économie et/ou aux groupes à faible revenu, la politique fiscale permet d’ajuster le taux d’imposition sans affecter ni manipuler le taux de change approuvé. En d’autres termes, il n’est pas permis de continuer à utiliser le taux de change comme un moyen – qui s’est avéré être un échec – pour parvenir à la justice sociale. Les disparités sociales sont également traitées par les filets de sécurité sociale et non par le taux de change, comme c’était le cas par le passé”, reconnait Bassam Chami, estimant qu’il est nécessaire de conduire une politique réduisant l’inflation, stimulant la croissance et donc l’emploi.

Reconnaissant que “le budget 2022 a été initialement préparé sur la base du taux de change de 20 000 livres libanaises pour un dollar, qui était le prix qui prévalait à l’époque et sur la base duquel les recettes et les dépenses ont été estimées,” il s’agissait selon le ministre d’obtenir “une augmentation de les salaires et traitements qui sont tombés à des niveaux très bas, ce qui a conduit à une désorganisation quasi totale des services publics en raison de la faible capacité de vie des agents du secteur public de toutes catégories, au point que certains d’entre eux ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail, et cela à son tour a réduit la capacité de percevoir les recettes de l’État et aggravé la gravité de la crise que nous traversons aujourd’hui”.

Bassam Chami note également que les taux de change évoqués n’ont aucune base ou encore aucun critère logique et à court terme:

“Certains négligent l’impact négatif de l’augmentation des salaires et autres dépenses sans trouver de sources de financement appropriées sur le budget et le cadre financier à moyen terme (2023-2026) et sur les déficits du Trésor qui doivent rester dans certaines limites, ce qui a conduit à l’accumulation de la dette publique et l’incapacité de la rembourser.”

Abordant la question du secteur privé, les salaires ont été jugés de manière jugées selon lui acceptables. Quant à la frange la plus vulnérable face à la crise, elle doit être protégée par un filet de sécurité sociale, cela afin de les protéger de la hausse du dollar douanier qui devrait être supporté par les franges les plus aisées de la population.

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