Droit de l’argent vs droit des gens

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La servilité à l’Arabie Saoudite n’est pas qu’une spécialité libanaise, notre classe politique pourtant fort bien huilée aux courbettes n’en a pas le monopole.  La liste des obligés et des débiteurs de l’Arabie Saoudite est longue à commencer par la France qui s’est surpassé ces dernières années dans l’art de l’abaissement.

Mais c’est le monde entier et la communauté internationale qui vient une fois de plus de courber l’échine par le biais de l’ONU dont nous rappelons au passage que l’Arabie préside la commission des droits de l’homme, rien que ca. Ainsi l’ONU qui n’en ai plus à une compromission prêt, a retiré de la liste noire « des pays qui violent les droits des enfants dans les conflits armés » le Royaume Wahhabite qui y figurait en raison de crime de guerre commis au Yémen ; un conflit de plus relégué dans l’oubli. L’année passée le bureau du secrétaire général avait donné un sauf-conduit similaire à Israël.

Face aux multiples pressions de l’Arabie et de plusieurs de ses alliés bien intentionnés et devant la menace d’une réduction des financements saoudiens aux agences de l’ONU, Ban Ki- Moon, le très charismatique secrétaire général de l’ONU, a dû céder une fois de plus au chantage et se plier face au droit de l’argent et le droit des hommes qui en détiennent. “Une décision juste et courageuse” selon l’Ambassadeur Saoudien auprès des Nations Unis Abdallah al-Mouallimi, on ne le lui fait pas dire. Il faut effectivement beaucoup de courage et d’abnegation pour assumer un tel reniement et  pour essuyer à la face du monde une telle humiliation. L’ambassadeur a malgré tout concedé qu’« il y avait des dommages collatéraux de temps à autre », mais que la coalition avait joué un « rôle positif » dans le rétablissement du gouvernement légitime du Yémen et la fourniture d’aide humanitaire.

Le rapport annuel de l ‘ONU sur le Yémen pour l’année 2005 concluait de la responsabilité de la coalition armée menée par Riyad quand à la mort de 60% des enfants tués cette année là. Un bilan qui honore l’engagement et la détermination de la collation arabe à lutter contre le terrorisme et qui ne rend pas justice aux exploits des membres de cette coalition en Syrie.

Des résultats forts honorables et à la hauteur de la guerre contre le terrorisme : 60% des enfants tués pour la seule année 2015, 0% de terroristes sur l’ensemble du conflit, et 100% de contribution financière, matérielle, humaine et de soutien politique, stratégique, logistique, idéologique et militaire.  Comme quoi avec un peu de volonté et en se donnant les moyens, certains pays arabes finissent par parvenir à des résultats.

Camille Najm
Analyste, chercheur, consultant et journaliste politique basé entre Genève et Beyrouth. Auteur d’études, de rapports, d’articles de presse et pour revues spécialisées, d’éditoriaux, de chroniques. D.E.A en Science politique et relations internationales – Université de Genève. Domaines de spécialisation : Les rapports entre la culture, la religion, identité et la politique – Les minorités religieuses, culturelles, ethniques du monde arabe – Les relations islamo-chrétiennes – le christianisme dans le monde arabe – Laïcité, communautarisme et multiculturalisme – Le Vatican – Le système politique libanais, les institutions et la démocratie – De nombreuses problématiques liées au Moyen Orient (Liban, Syrie, conflit israélo-arabe).

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