Le nouveau premier ministre libanais Najib Mikati a passé en revue les différents défis actuels auxquels le Liban fait face sur les ondes de la chaine de télévision CNN ce vendredi.

Ainsi, il a estimé que la tâche principale du gouvernement est d’arrêter l’effondrement et de mettre le pays sur la voie de la reprise en vue de passer à l’examen des dossiers économiques et financiers”, s’exprimant par ailleurs satisfait des discussions qui ont repris avec le Fonds Monétaire International avec qui il a évoqué le problème de l’électricité publique.

Par ailleurs, le front sanitaire a également été évoquée avec l’OMS dont le président est actuellement au Liban pour discuter de l’aide que pourrait apporter la communauté internationale.

La situation actuelle au Liban est comme un patient dans un très mauvais état en attente d’être admis aux urgences de l’hôpital, après quoi il est transféré au bloc opératoire pour une intervention chirurgicale si nécessaire, puis en soins intensifs et subit ensuite une période de convalescence avant la convalescence définitive

Najib Mikati, le 17 septembre 2021

Il a ainsi estimé que la capacité de son gouvernement à assurer une reprise économique ne peut être atteinte en raison de l’organisation des élections législatives d’ici mai 2022.

Il n’y a pas de coups d’État au Liban, mais le changement commence par une phase de transition à travers des élections parlementaires qui permettent au peuple de choisir ses représentants au gouvernement

Najib Mikati, le 17 septembre 2021

Il répondait ainsi aux critiques de certains observateurs qui notent la forte influence des actionnaires des banques au sein de son cabinet, accusant même le secteur bancaire d’avoir pris le pouvoir alors que celui-ci est fortement critiqué pour la mal-gérance des fonds des déposants ces dernières décennies.

Selon Najib Mikati, seuls 26% des fonds destinés aux subventions bénéficiaient à la population, l’essentiel étant parvenu aux commerçants, dont les agences exclusives ou encore les contrebandiers.

Il s’agira cependant de répondre aux pénuries d’électricité et de carburants et de sécuriser l’approvisionnement des médicaments ainsi que d’améliorer les conditions des secteurs sanitaires et de l’éducation au Liban, le programme de subvention ne devant se poursuivre que pour les médicaments notamment pour les personnes souffrant de maladies chroniques.

Concernant l’importation par le Hezbollah de fioul iranien, il estime que le mouvement chiite représente une partie de la population au parlement et est présent au sein de son cabinet.

Je suis triste de la violation de la souveraineté du Liban, mais je n’ai aucune crainte de sanctions, car l’opération s’est déroulée en dehors du gouvernement libanais. 

Najib Mikati, le 17 septembre 2021

Il a également remercié l’Irak pour son soutien dans le cadre des opérations de swap de fioul et estime que le Liban ne peut être “une arène pour insulter les pays arabes“, appelant au respect de la politique de dissociation.

Quant à la France, il estime que Paris respecte la souveraineté du Liban et aurait par ailleurs reçu des messages de soutien de Washington.

Enfin sur le dossier du port de Beyrouth, il estime qu’il ne permettra à quiconque de faire obstacle à l’enquête pour découvrir les circonstances du crime et demander des comptes aux responsables, en tenant compte des principes constitutionnels et juridiques, allusion au déferrement du dossier à la haute cour de justice comme réclamé par certain responsables politiques que le juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête demande à interroger.

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