Le Ministre sortant de la santé a renvoyé dos-à-dos la Banque du Liban et les importateurs de médicaments et d’équipements médicaux pour les pénuries actuelles présentes sur le marché.

Il a également dénoncé la prise en otage de la population “pour atteindre des objectifs politiques”, soulignant “la nécessité de garder la question de la santé à l’écart de la polarisation politique, des humeurs et des caprices décisionnels, qu’ils émanent des décideurs financiers ou politiques

Lors de l’interview diffusée par la chaine de télévision Al Jadeed, Hamad Hassan a ainsi noté que la raison principale de la crise médicale réside dans les transferts financiers, notant avoir demandé par une lettre au président de la république et au premier ministre d’obliger la Banque du Liban et les importateurs à assurer leurs responsabilités pour résoudre cette crise et ne pas mettre en danger le système de santé au Liban.

La Banque du Liban n’a pas mis en oeuvre ses promesses visant à accorder des fonds mensuels à hauteur de 100 millions de dollars puis réduite à 50 millions de dollars pour la prise en charge des importations de médicaments, sous couvert de problèmes techniques ou administratifs.

Il note ainsi que 800 millions de dollars ont toutefois été accordés à l’importation des carburants, comme si “les carburants sont plus importants que la santé du citoyen, que la Banque centrale le dise. “

Par ailleurs, Hamad Hassan note que si le Liban recevrait en septembre prochain 836 millions de dollars au titre de droit de tirages spéciaux du FMI, cette somme devrait aller en priorité aux hôpitaux pour qu’ils puissent recevoir les carburants nécessaires à leurs générateurs et l’oxygène nécessaire à leurs patients.

Par ailleurs, une liste d’entreprises importatrices qui ont bénéficié de fonds de la Banque du Liban sans avoir importé des médicaments a été présentée au procureur de la république. Il accuse ainsi certains monopoles d’avoir manipuler des factures pour augmenter le montant des importations.

Enfin, le ministre sortant note que pour l’heure, les principaux pays importateurs de médicaments pour le Liban sont l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Egypte ou encore l’Inde. L’Iran reste pour l’heure absente du marché local. Hamad Hassan assure que tout médicament sera importé selon les lois en vigueur et suite à la décision du comité technique et scientifique du Département de pharmacie, dénonçant par ailleurs, l’attitude de certains importateurs qui chercheraient à bloquer le processus de référencement de médicaments de crainte de voir leurs parts de marché diminuer.

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