Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Une drôle d’impression s’empare de nous
Abattus, nous nous effondrons sur nos genoux
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
À la vue de ce cher pays qu’ils saccagent
Qu’ils transforment en un minable marécage
Où marinent des milliers de piteux bravaches
Si piteux que même le marais les recrache
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Lorsque ces piètres individus se déclarent
Garant de l’ordre et de la Paix qui se font rares
Lorsque ces mêmes quidams se disent gardiens
De la patrie, alors qu’ils ne font vraiment rien
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Face à cette patrie qu’ils châtient et lapident
Avec leurs ambitions perverses et cupides
Face à notre souveraineté qu’ils piétinent
Et à notre dignité qu’ils guillotinent
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Quand un groupuscule d’illuminés barbus
Rejetons ignares d’une quelconque tribu
Font la vil’ guerre des autres sur notre sol
Qu’ils blasphèment en instituant leurs idoles
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Devant ce pénible arsenal qu’ils nous importent
Qui met la haine et la violence à notre porte
Qui rend notre histoire, nos corps, nos âmes, nos noms
Des proies aux carnassiers et des chairs à canons
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Lorsque nous assistons au fâcheux spectacle
De nos voies semées d’embûches et d’obstacles
Par ces mêmes individus qui nous gouvernent
Esclaves des puissances adverses qui les bernent
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
À la vue de ces milliers d’écœurés qui quittent
Leur terre natale où l’espérance s’effrite
Devant cette hémorragie perpétuelle
Ce triste sort, cette fatalité cruelle
Quelque chose d’ineffable se meurt en nous
Nos cœurs meurtris se serrent, nos gorges se nouent
Devant cette situation inextricable
Tellement désespérante et détestable
Qu’on a envie de crier fort sur tous les toits :
J’ai mal à mon Liban, ma terre que l’on foudroie
© Marie-Josée Rizkallah 2013 – Tous droits réservés.