Première fissure officielle à apparaitre suite à la publication d’une lettre adressée par un conseiller de l’Association des Banques du Liban critiquant le plan pourtant âprement négocié entre le gouvernement Mikati III et le Fonds Monétaire International avec l’annonce de la Banque Al Mawarid de la suspension de sa participation à l’AIB.

L’établissement a également critiqué l’association, accusée d’avoir été la première à nuire à la confiance de la population vis-à-vis du secteur financier, en appelant à la fermeture des différentes branches des banques en 2019 ou encore d’être dans le déni de la gravité de la situation économique actuelle du pays des cèdres.

La Banque Al Mawarid estime que l’ABL aurait actuellement pour objectif de protéger les banques et leurs propriétaires et non d’oeuvrer pour l’intérêt des déposants.

Le communiqué de la Banque Al Mawarid

Étant donné que l’Association des banques au Liban a, depuis octobre 2019 jusqu’à nos jours, pris des décisions et des positions éloignées de l’intérêt des banques membres, et portant préjudice au secteur bancaire et aux déposants ensemble, à commencer par la décision de fermer les banques pendant deux semaines pendant la mois d’octobre 2019, qui a constitué le premier coup porté à la confiance qui existait depuis des décennies entre les banques et les déposants, et cette confiance a été l’un des piliers du succès et de la prospérité du secteur bancaire au Liban, jusqu’aux correspondances adressées au Fonds monétaire international, dont la plus récente est la lettre datée du 21 juin 2022, envoyée par le conseiller de l’association, travaillant pour Decision Boundaries, à M. Ernesto Ramirez Rigo, chef de mission pour le Liban au Fonds monétaire international, sans revenir vers les membres de l’association pour les en informer, discuter avec eux de son contenu et écouter leurs avis et positions concernant les solutions, les démarches et les plan d’action proposé, ainsi que de ne pas informer les membres de l’association de la nomination de la société susmentionnée en tant que consultant auprès de l’Association des banques au Liban, selon les conditions qui parrainent cette nomination. Ce qui est surprenant à propos de ce problème, c’est que la plupart des banques ont reçu la nouvelle par le biais des médias et des plateformes de médias sociaux .

Comme l’Association des Banques du Liban a eu l’occasion au cours des deux dernières années d’empêcher l’aggravation de la crise ou du moins de la contenir, elle n’a pas amélioré ses performances et n’a pas pris les bonnes décisions pour trouver des formules et des solutions de retour dépôts à leurs bénéficiaires, car elle était et est toujours dans le déni, ne se souciant pas d’admettre que ses banques membres doivent être proactives dans toute décision prise, et assumer une responsabilité proportionnelle aux risques pris par chaque banque, qui sont clairement dans leurs bilans. Au contraire, leurs positions visent toujours uniquement à protéger les banques et leurs propriétaires, sans protéger les dépôts et leurs propriétaires, et sans souligner la priorité des dépôts sont basés sur leur capital, et puisque l’objectif des banques est inévitablement et obligatoire de préserver les dépôts qui leur sont confiés, car il n’est pas possible de séparer les déposants des banques – il n’y a pas de banques sans déposants, et pas de déposants sans banques,

Étant donné que la Banque Al-Mawarid ne peut pas, dans cette situation, rester les bras croisés devant essayer d’accabler les déposants de pertes et d’annuler leurs dépôts, par conséquent, la Banque Al-Mawarid annonce la suspension de son adhésion à l’Association des Banques du Liban jusqu’à les choses sont corrigées dans l’intérêt des déposants d’abord, et il appelle également les autres banques à emboîter le pas et à suspendre leur adhésion, en espérant que le message parviendrait clairement à la direction de l’Association des banques au Liban que ça suffit, et que les choses doivent être traité avec un niveau supérieur de responsabilité, de réalisme et de conscience.

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