L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés
L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés

Après la polémique concernant la mise en place d’un plafond permettant de retirer seulement 60% des salaires, pensions et aides sociales auprès des banques libanaises, la Banque du Liban a publié un communiqué indiquant que celles-ci peuvent disposer des fonds en monnaie locale au taux de change Sayrafa de sa plateforme électronique.

“Par conséquent, elles peuvent sécuriser les besoins de leurs déposants en livre libanaise sans être liées par des quotas”, estime la Banque du Liban qui note que la Commission de contrôle bancaire vérifiera également sur le terrain la situation de liquidité auprès des banques, un problème récurrent depuis mai 2019.

Pour rappel, il y a 3 jours, la Banque du Liban avait indiqué n’accordera que 60% de l’aide sociale prévue par le gouvernement aux fonctionnaires. Par conséquent, 40% de cette aide devrait être couverte via d’autres moyens de paiement comme des cartes bancaires ou encore des chèques. Parallèlement à cette décision, l’Association des Banques du Liban (ABL) a indiqué se conformer à cette décision de la banque centrale, induisant de facto que seuls 60% des salaires des fonctionnaires seront versés en cash.

Cette aide, décidée par le gouvernement, est équivalente à un demi-salaire supplémentaire par mois avec un minimum de 1,5 million de livres libanaises et un maximum de 3 millions de livres libanaises et intervient alors que plusieurs mouvements de retraités de la fonction publique manifestent contre les restrictions faites par les banques à leurs accorder la totalité de leurs pensions, alors qu’hier les supermarchés ont annoncé qu’ils exigeront désormais que 50% des factures soient réglées cash et 50% par carte en cas de règlement par carte. L’association des supermarchés indique devoir prendre cette mesure suite à ce que les banques libanaises ne leur accorde pas suffisamment de liquides pour pouvoir payer leurs employés ou encore pouvoir acheter les devises étrangères nécessaires au renouvellement des stocks via le marché noir, les devises étrangères étant généralement indisponibles auprès des banques.

Les fonctionnaires mais également les retraités de la fonction publique ont estimé que le plafond imposé à leur salaire ou pension est insuffisantes pour les dépenses quotidiennes alors que la livre libanaise a perdu 92% de sa valeur par rapport au dollar et que 82% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 USD par jour, équivalent à 120 000 LL au taux de la plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban et de 132 000 LL au marché noir. Pour rappel, le salaire minimum au Liban est de 600 000 LL par mois, équivalent avant la crise à 450 USD et aujourd’hui à 20 USD et le salaire médian était de 1 500 000 LL soit, 1 000 USD, il y a 3 ans et 75 USD aujourd’hui.

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