L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés
L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés

La Banque du Liban procèderait actuellement à un inventaire du stock d’or qu’elle détient, annonce le quotidien The National, alors que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, avait annoncé, il y a 3 ans, que le siège de la BdL hébergerait 60% des réserves du Liban, les 40% restants étant aux USA officiellement.

Il s’agirait d’une opération menée depuis 2 ans, indique le quotidien, et qui a été interrompue en raison de l’épidémie du COVID19. Pour l’heure, seule 20% des 13 000 lingots ont été décomptés. Il s’agit également de déterminer ensuite la valeur du métal.

L’inventaire des stocks d’or avait été demandé à l’origine par le gouvernement Hassan Diab dès mars 2020, le rapport d’audit des comptes de la Banque du Liban ayant été révélé au grand public et indiquant que les auditeurs n’avaient pas été de vérifier physiquement les contenus des coffres de la Banque du Liban.

Il s’agit aussi de procéder à la vérification de la valeur réelle de ce stock d’or.

Cet or a été acquis entre 1963, date de la création de la Banque du Liban (BDL) à 1975, au début de la guerre civile. Ces achats ont été financés par les surplus budgétaires de cet époque considérée comme l’Âge d’Or du Liban d’ailleurs. 

Le Liban figure au 2ème rang au sein des pays arabe en terme de réserves avec 286 tonnes d’or, après l’Arabie Saoudite qui 323.1 tonnes d’or, au niveau régional, il est également dépassé par la Turquie qui possède 500 tonnes. Cet or représente un peu plus de 18 milliards de dollars aux prix actuels.

Face à la crise actuelle du Liban, l’Association des Banques du Liban a ouvertement réclamé la vente ou l’hypothèque de l’or détenu par la Banque du Liban, ce que redoutent non seulement les experts indépendants mais également la communauté internationale, qui estime alors que le Liban ne possèderait plus de biens collatéraux liquides et que ce pays pourrait alors définitivement considéré en faillite.

Par ailleurs, il existe un certain nombre d’obstacles techniques et également psychologiques concernant la vente de l’or. Pour vendre l’or que possède le Liban, il faudrait que les 2/3 des députés soient présents et approuvent cette vente, un quorum est certainement introuvable vue les circonstances actuelles.  Aussi, la vente de l’or signifierait la fin du système monétaire libanais tel qu’on le connait et l’effondrement total de son système financier. Il s’agit d’une arme de dernier recours, une bombe atomique, dont l’utilisation pourrait s’avérer plus dangereuse au niveau de ses conséquences pour l’économie libanaise que son maintien comme outil de dissuasion.

Cependant, il se pourrait que cet or soit difficilement vendable sur les marchés internationaux, puisqu’il ne répondrait pas aux critères de l’indice de référence de la London Bullion Market Association.

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