Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Les banques libanaises ont indiqué que la Banque du Liban les aurait informé de la réduction des bénéficiaires de la plateforme Sayrafa hier soir. Ainsi, ces opérations pourraient être désormais limitées par exemple aux seules compagnies importatrices. Parallèlement, les établissements bancaires ont déjà réduit le volume de vente de dollars à leurs clients, passant ainsi d’une moyenne de plus de 80 millions de dollars échangés quotidiellement à 70 millions avant-hier et 60 millions hier.

Parallèlement, 100% des devises étrangères nécessaires pour l’achat des carburants seront mis à disposition des importateurs contre 85% précédemment.

Pour rappel, la Banque du Liban injectait, depuis début janvier, d’importantes quantités de devises étrangères via la plateforme Sayrafa et les banques locales, en vue de tenter de mettre fin à la détérioration de la parité de la livre libanaise face au dollar d’une part et d’unifier quelque peu les différents taux de change existants actuellement au Liban.

Il s’agissait avant tout de limiter la hausse du dollar face à la livre libanaise, la monnaie nationale ayant atteint même son plus bas historique face au dollar peu avant les fêtes de fin d’année avec un taux de change de 34 000 USD au marché noir. Ainsi, cette injection de liquidités a stabilisé cette parité à 20 200 LL/USD depuis.

Cependant, cette politique, tardive puisqu’elle aurait dû être menée fin 2019 et début 2020, soulignent les observateurs alors que le taux de change au marché noir était encore proche du taux de change officiel et que les réserves monétaires étaient encore importantes, de l’ordre de près de 40 milliards de dollars, se heurte aujourd’hui à la faiblesse des réserves monétaires qui ont fondu. Ainsi, elles ne représenteraient aujourd’hui que plus que 12 milliards de dollars, indiquent les derniers chiffres publiées par la Banque du Liban.

Fait aggravant, ces réserves ont même baissé de près de 900 millions de dollars entre janvier et février 2022, soit plus que prévu alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine a depuis amené à une hausse généralisée des prix des matières premières dont les carburants ou encore les denrées alimentaires, dont les devises étrangères nécessaires à ces achats sont obtenus via Sayfara.

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