Répondant indirectement aux interrogations de l’ancien député Walid Joumblatt, le ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques a estimé que “la Banque mondiale soutient à cent pour cent” le plan visant à relancer la production électrique publique qui permettra entre 8 à 10 heures de courant par jour quotidiennement.

Cependant, les bailleurs de fonds attendent l’approbation publique et officielle du gouvernement libanais et notent que l’absence de consensus interne menace sa mise en place.

“Les raisons du retard dans l’arrivée de l’électricité jordanienne et du gaz égyptien via la Syrie au Liban ne sont pas toutes entre nos mains, comme la question de financement de la Banque mondiale, qui a nécessité l’approbation du gouvernement libanais sur le plan de l’électricité”

Walid Fayyad

Par ailleurs, l’annonce officielle des Etats-unis d’une exemption concernant le CAESAR Act reste dans l’attente également du financement de la Banque Mondiale. Cependant, la levée des sanctions touchant la Syrie dans le cadre de ce projet a obtenu une approbation préliminaire de principe.

Ce plan devrait cependant être mis en place avant les législatives de mai 2022.

Le ministre a répondu à certaines personnes qui accusaient les autorités libanaises d’avoir rejeté l’offre de la compagnie allemande SIEMENS. “Il n’y a pas d’offre claire et aucune négociation n’a eu lieu. Si je me souviens bien, il y a eu une visite de la société, mais il n’y a pas d’offre claire”, souligne Walid Fayyad.

Concernant la situation actuelle, le ministre souligne que le coût actuel du kilowatt est de 30 cents pour un revenu de 0.5 cents par kilowatts, ce qui amène à un déficit annuel de 800 millions de dollars. Il s’agit donc d’augmenter parallèlement la production et les tarifs qui seront toutefois inférieurs à ceux des générateurs de quartiers. Ainsi, à même consommation, le coût pour un foyer sera de 1.5 millions de livres pour un générateur et de 500 000 LL pour l’électricité publique.

 Pour l’heure, le soutien financier annuel atteindrait 250 millions de dollars pour 2022. Sans ce soutien, la compagnie publique de production d’électricité pourrait fermer ses portes.
 
 Il souligne également que le plan présenté par lui est différent de ses prédécesseurs, Gibran Bassil, Cesar Abi Khalil et Nada Al-Bustani, en raison de l’évolution de la situation. Walid Fayyad souligne que désormais le secteur de l’électricité publique doit être distancée des questions politiques.

Pour rappel, le gouvernement Mikati III a accordé une approbation de principe la semaine dernière ce plan, condition préalable de la Banque mondiale pour la ratification d’un plan d’électricité complet avant son financement de l’acquisition d’électricité de Jordanie et de l’importation de gaz d’Egypte.

Le projet de réforme du secteur électrique consiste en une hausse “immédiate” des prix de l’électricité, pour la première fois depuis 1997, et un investissement de 3,5 milliards de dollars pour garantir une alimentation électrique 24 heures sur 24 d’ici 2026.

Le Liban n’a pas eu d’électricité 24 heures sur 24 depuis les années 1990 et des transferts en espèces à la compagnie d’électricité publique Electricite du Liban (EDL) pour couvrir les pertes chroniques sont estimées à plus de 25 milliards de dollars selon le ministère des finances.

La capacité de production maximale de l’EDL est de 1 800 MW d’électricité alors que la demande de pointe dépasse 3 000 MW.

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