Tribune de l’Ambassadrice de France au Liban, Mme Anne Grillo

Il y a trois mois, le 2 décembre, le Président de la République française organisait, avec le Secrétaire général des Nations unies, la seconde conférence internationale en soutien à la population libanaise, après celle du 9 août. Les engagements pris à ces occasions ont été tenus et même dépassés. Les aides promises ont permis de faire face à la majeure partie des besoins immédiats. Vous le savez, dès les heures qui ont suivi l’explosion du 4 août, vous avez pu compter sur l’appui inconditionnel de la France.

L’élan de solidarité a été massif, rapide, unique. « Parce que c’est le Liban. Parce que c’est la France » a déclaré le Président Emmanuel Macron à son arrivée dans Beyrouth dévasté. Depuis, la France a engagé plus de 47,5 millions d’euros pour venir en aide aux Beyrouthins, en santé, en aide alimentaire, en reconstruction d’écoles endommagées, en restauration du patrimoine, à la remise en état du port.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ce soutien d’urgence était et reste nécessaire. Mais il ne peut pas se substituer à la mise en œuvre des réformes attendues aujourd’hui par les Libanais pour avoir un Etat qui garantisse leurs droits de citoyens et réponde à leur aspiration légitime de vivre décemment dans un Liban uni, souverain, en paix. La France a fait la promesse aux Libanais de rester à leurs côtés. Elle l’est, et elle est prête à les accompagner dans leurs choix de demain.

Dans l’immédiat, le redressement commence par la formation d’un gouvernement sans délai, prêt à travailler sérieusement. L’urgence de la situation sanitaire, économique et sociale exige un sursaut et que tous les acteurs politiques assument enfin leurs responsabilités.

Pour sa part, par des actions concrètes, la France continue d’honorer ses engagements, en s’adaptant aux besoins des Libanais. Trois mois après la conférence de décembre, notre aide se poursuit donc là où elle peut être directement utile. Ainsi, dans les jours qui viennent, elle se matérialisera dans trois domaines.

Tout d’abord, une aide exceptionnelle de 1,1 millions d’euros sera accordée à des organisations assurant une aide directe aux habitants de Tripoli et de ses environs, dans le Akkar notamment, en matière d’aide alimentaire et sanitaire. En allant à Tripoli, j’ai été frappée par la marginalisation de la seconde ville du pays, pourtant si riche par sa diversité et par son histoire, alors qu’elle pourrait apporter beaucoup, par son potentiel et par le talent de sa jeunesse notamment, au développement et au rayonnement du Liban.

L’autre urgence reste évidemment la situation sanitaire. Dans les tous prochains jours, la France fera un nouveau don d’équipements sanitaires de première nécessité dans la lutte contre la Covid-19. Financés par le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et acheminés par la compagnie CMA-CGM, ces équipements permettront de soutenir des hôpitaux libanais, des centres de santé primaire et des organisations participant à cette réponse d’urgence, comme la Croix Rouge libanaise.

Enfin, dans la continuité de la participation française à la reconstruction de Beyrouth, je signerai lundi 8 mars une convention avec l’UNICEF d’appui à la réhabilitation de l’hôpital public de la Quarantaine, gravement touché par l’explosion sur le port.

Amis libanais, la France est fidèle ; la France est déterminée. Elle a été, elle est et elle sera toujours là, à vos côtés. Que cette constance soit, dans cette période difficile, un gage d’espoir, même si elle ne peut remplacer les réformes nécessaires au changement que vous attendez. Elle est en tout cas la marque de notre indéfectible attachement à vous.

Anne Grillo
Ambassadrice de France au Liban

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