S’exprimant ce vendredi à l’occasion de la 13ème commémoration du début du conflit de juillet 2006, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a dévoilé qu’en dépit des nouvelles sanctions américaines contre des responsable du groupe chiite, que l’administration du Président Donald Trump souhaite établir des moyens de communication avec ce dernier.

Pour rappel, le Trésor Américain avait annoncé plus tôt cette semaine, de nouvelles sanctions économiques, visant pour la première fois des responsables politiques élus dont le Président du Groupe Parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad et son collègue, le député Amine Cherry. Egalement visé par ces sanctions, un responsable sécuritaire du groupe politique chiite, Chafic Safa.
Ces sanctions ont été dénoncées par les autorités libanaises. Le Président de la Chambre a ainsi estimé qu’elles constituaient une attaque contre le Liban et ses institutions.

Le secrétaire général du Hezbollah a ainsi estimé que ces sanctions économiques constituent une insulte contre l’état libanais et son parlement, indiquant par ailleurs qu’il s’agit d’un honneur au sein du Hezbollah d’en faire l’objet.

Pas de conflit avec l’Iran ou Israël pour le moment

Ecartant par ailleurs tout risque de conflit régional avec l’Iran, Sayyed Hassan Nasrallah a également estimé improbable une guerre avec Israël. Il a cependant mis en garde l’état hébreu contre toute attaque contre le Liban, indiquant que ses forces paieront un large prix dans un tel scénario.

L’Iran possède les moyens de bombarder Israël “avec férocité et force”.
Il a indiqué que les Etats-Unis estiment qu’un conflit pourrait effacer Israël de la carte, ce qui les amènerait à éviter tout conflit.

“Une guerre conduira à l’extinction d’Israël”, a-t-il indiqué, estimant par ailleurs que les forces de la branche militaire du Hezbollah ont permis d’éviter toute nouvelle attaque israélienne contre le Liban depuis le conflit de 2006. Hassan Nasrallah a également déclaré, qu’aux capacités défensives du Hezbollah déjà présentes en 2006, se sont rajoutées des capacités offensives qui n’étaient pas présentes lors de ce conflit. Il a également noté que le mouvement chiite possède également “des surprises” pour les forces israéliennes.

Hassan Nasrallah a également révélé une carte d’Israël avec les localisations de cibles potentielles aux attaques du Hezbollah. “Une zone de 70 km de long et 20 km de large sera totalement détruite“, a-t-il noté.

Il répondait ainsi aux propos du Premier Ministre Israélien Benjamin Netanyahu et de divers responsables israéliens menaçant de faire revenir le Liban à l’âge de pierre en cas de conflit.

Un redéploiement des forces du Hezbollah en cours en Syrie

Sayyed Hassan Nasrallah a confirmé la réduction du nombre de combattants du Hezbollah hors de Syrie, estimant par ailleurs que les combattants resteront déployés dans toutes les zones où ils étaient déjà présents.

Appui aux autorités libanaises concernant les négociations avec Israël sur la zone maritime économique exclusive

Le dirigeant du Hezbollah a appuyé les positions libanaises concernant les négociations au sujet de la démarcation de la partie Sud de la zone maritime économique exclusive dont une partie est revendiquée par l’état hébreu.

Pour rappel, ces négociations – proposées par le médiateur américain David Satterfield – ont pour l’heure échouées en raison du refus de Tel Aviv à ce que celles-ci soient placées sous le patronage de l’ONU, après pourtant en avoir accepté le principe dans un premier temps.

Il a cependant rappelé qu’il revient au Président de la République, au Président de la Chambre ainsi qu’au Premier Ministre de prendre les décisions à ce sujet.

La solution d’une médiation américaine sous le patronage de l’ONU ne fonctionne pas selon le secrétaire général du Hezbollah,

“les Israéliens ne veulent pas de l’ONU et ont posé des conditions inacceptables vis-à-vis de l’ONU. Ils veulent que les États-Unis dirigent les pourparlers et si cela se produit, Israël prendra la frontière et le pétrole.
Hassan Nasrallah, vendredi 12 juillet 2019

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Hassan Nasrallah estime impossible la délimitation de la frontière maritime si la frontière terrestre n’est pas tracée soutenant ainsi la proposition du président de la chambre à ce que les 2 dossiers soient combinés lors des négociations israélo-libanaises.

En cas de refus des entreprises d’exploiter les blocs concernés dans cette zone en raison des revendications israéliennes, , il a indiqué pouvoir ramener une compagnie qui le ferait.

L’affaire de Qabr Chamoun doit être déféré devant le haut conseil judiciaire selon Hassan Nasrallah

Le secrétaire général du Hezbollah a indiqué que son parti se tenait aux côtés de l’Emir Talal Arslan du Parti Démocratique Libanais (PDL) dans l’incident qui l’oppose à son homologue druze Walid Joumblatt. Il a cependant appelé au calme.

Pour rappel, à l’origine de cet incident du dimanche 30 juin 2019, une fusillade entre gardes du corps du Ministre Saleh Gharib, proches du député Talal Arslan, dirigeant du PDL et dont 2 membres sont morts et des manifestants du PSP de Walid Joumblatt, lors de la visite au Chouf du Ministre des Affaires Etrangères Gébran Bassil.

Il ainsi révélé que le parti chiite a débuté, dès que la nouvelle de l’incident a été rendue publique, une série de contacts afin de pacifier la situation.

“La stabilité du Liban est notre intérêt”, estime-t-il, tout estimant logique à ce que cette affaire soit déférée devant le haut conseil judiciaire, chose que refusent Walid Joumblatt et ses alliés.

Il a également déclaré que la décision du Président du Conseil des Ministres Saad Hariri à reporter la réunion de son gouvernement était sage.

Concernant les relations avec le PSP, Hassan Nasrallah ne s’est pas déclaré opposé à l’ancien député druze. Il a cependant fait porter la responsabilité de la dégradation des relations entre les 2 partis sur Walid Joumblatt, estimant q'”il est celui qui a commencé le problème avec nous quand il a parlé des armes”.

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