L’aide économique attribuée au Liban lors de la conférence CEDRE qui s’est déroulée en mai 2018 serait actuellement tributaire du déblocage de la situation liée à la crise issue de l’incident de Qabr Chamoun, alors que les tentatives de relance de l’activité gouvernementale restent pour l’heure vaines.

Pour l’heure, les conséquences de l’incident de Qabr Chamoun qui s’est déroulé le 30 juin dernier, se font toujours ressentir en l’absence de toute réunion du gouvernement Hariri III et alors que les tentatives de trouver une solution judiciaire achoppent toujours entre partis politiques libanais. Pour rappel, cette fusillade – dans laquelle ont été impliqués des membres du Parti Socialiste Progressiste (PSP) de Walid Joumblatt – avait fait 2 morts dans les rangs des gardes du corps du ministre en charge du retour des déplacés syriens Saleh Gharib, membre du parti rival, le Parti Démocratique Libanais de Talal Arslan.

Les pays donateurs dénoncent “l’indifférence et l’irresponsabilité” des autorités libanaises

Selon le journal arabophone Al Joumhouria dans son édition du Mardi 6 août 2019, les pays donateurs de CEDRE, les fonds seraient actuellement bloqués en raison de “l’indifférence et de l’irresponsabilité” des autorités libanaises. Elles estimeraient que leur attitude mettrait en danger la poursuite de ce programme, alors que la crise économique se poursuit au Liban, avec une croissance en berne, 0% de l’aveux même du gouverneur de la Banque du Liban (BDL).

Le Liban avait cependant fait quelques progrès sur le papier, notamment avec l’adoption d’un budget 2019 qui visait à réduire le déficit budgétaire à moins de 7% et d’une amélioration sensible au cours des 4 premiers mois de l’année avec une baisse de 28% du déficit budgétaire. Ces chiffres sont par ailleurs disputés par la chaine d’information économique Bloomberg qui a révélé que cette amélioration serait conséquente au non-versement par l’état de fonds aux entrepreneurs en travaux publics. Aussi, l’agence de notation Moody’s a estimé nécessaire, dans son dernier rapport, la restructuration de la dette libanaise, même en cas d’application du programme d’austérité, les mesures gouvernementales semblant insuffisantes à juguler le déficit public qui atteint plus de 150% du PIB.

Pire encore, en l’absence de réunion du gouvernement, il n’est désormais plus certain même que le programme d’austérité et de réformes économique puisse être appliqué à la lettre en dépit des assurances des autorités politiques et monétaires.

Pour rappel, 11 milliards de dollars, essentiellement sous forme de prêts à taux bonifiés et de dons avaient été promis au Liban à condition d’appliquer un programme de réformes économiques et monétaires.

Pour rappel

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