L’agence de presse gouvernementale SPA a annoncé ce vendredi que les autorités saoudiennes ont décidé de l’annulation des 2 prêts d’un montant total de 4 milliards de dollars visant à financer le renforcement de l’Armée Libanaise

Selon la dépêche de l’agence de presse SPA citant des sources haut placées, cette décision serait motivée par l’adoption par le Liban d’une attitude qui ne serait pas en harmonie avec “les relations fraternelles” des 2 pays. Ces mêmes sources indiquent que l’Arabie Saoudite pourrait également revoir l’ensemble de ses relations bilatérales afin “de sauvegarder ses intérêts”. Il s’agirait peut-être d’une allusion au refus des autorités libanaises à rejoindre la coalition menée par l’Arabie Saoudite contre l’Iran, accusée de soutenir le terrorisme au Yémen et en Syrie alors que le Ministre des Affaires Etrangères Libanaise, Gébran Bassil, s’était abstenu de voter lors d’une notion visant à faire figurer le Hezbollah sur la liste d’organisations terroristes.

La donation de 3 milliards de dollars d’achat d’équipements militaires français pour l’armée libanaise serait purement annulée ainsi que le prêt d’un milliard de dollars d’équipements pour les Forces de Sécurité en général qui devait être sous la tutelle de l’ancien premier ministre Saad Hariri.

Le prêt de 3 milliards de dollars négocié en 2013 devait permettre à l’Armée Libanaise de faire face aux menaces djihadistes débordant du conflit syrien. Ce prêt coïncidait avec l’interception par les services de d’un important responsable de Daech de nationalité saoudienne qui décédera quelques jours après sa capture, et alors que les groupes terroristes Al Nosra et Daech avaient brièvement occupés la ville d’Aarsal dans la partie Est de la Békaa.

Cette aide visait notamment à renforcer l’Armée de l’Air avec une quinzaine d’hélicoptères dont des hélicoptères de type Gazelle cette fois-ci équipés de missiles antichars téléguidés et des hélicoptères de transports. L’accent était également mis sur les capacités de projection de l’Armée de terre avec la fourniture de blindés de type VAB et des canons Caesars ainsi que de drônes ou de missiles Sol-air à courte portée. Enfin, la Marine Libanaise devait être équipée en navire hauturiers.

Après une livraison de 48 missiles antichars de type Milan et de quelques postes de tirs prélevés sur les stocks de l’Armée Française au cours d’une cérémonie qui a eu lieu le 19 avril 2015 en présence du Ministre de la Défense Jean Yves le Drian à Beyrouth, le processus d’exécution du contrat avait été unilatéralement suspendu sans donner officiellement une quelconque raison. Des sources bien informées évoquaient cependant la reprise des livraisons dès avril 2016.

Différentes sources évoquaient ainsi la volonté de Riad de peser sur l’élection d’un nouveau Président de la République qui lui serait acquis. L’Arabie Saoudite avait en effet à plusieurs reprises indiqué son inquiétude en rapport à une influence iranienne au Liban.
D’autres sources évoquaient un différent entre proches de l’ancien Roi Abdallah d’Arabie Saoudite sous le règne duquel, la décision de soutenir l’Armée Libanaise avait été prise et ceux du Roi Salmane qui lui avait succédé. D’autres enfin évoquaient des problèmes d’ordre techniques ou encore des objections israéliennes à la fourniture de certains équipements dont ceux de défense aérienne ou d’écoutes électronique.

Le prêt d’un Milliard de dollars sous tutelle de l’ancien Premier Ministre Saad Hariri devait lui permettre à l’Armée Libanaise et aux forces de Sécurités de financer notamment l’achat d’avions d’attaque au sol de type A29 Tucano ou encore des chars de fabrication russe.

Cette nouvelle intervient alors qu’une filiale libanaise de la Saudi Arabia Bank, la National Commercial Bank (NCB) a également annoncé cette semaine, sa fermeture.

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