Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Le secrétaire général de l’Association des banques, Fadi Khalaf, a reconnu dans un communiqué, l’étendue des pertes du secteur bancaire, exigeant la création en retour d’un fond alimenté par les revenus issus de l’exploitation des possibles gisements gaziers et pétroliers à venir, suite à la décision des autorités libanaises de radier une grande partie des dettes détenues par les banques privées auprès de la Banque du Liban et de procéder à un audit juricomptable des comptes des 14 principales banques privées du pays en vue de procéder à la restructuration du secteur financier à partir de novembre et l’éviction de la majorité des actionnaires.

Selon le texte, il s’agit d’éviter pour les banques d’être tenu responsable “de l’annulation de 75% des dépôts afin de financer le déficit de 60 milliards de dollars de la Banque du Liban”.

L’auteur de ce rapport estime ainsi que les deux tiers des fonds privés sont en livre libanaise, rappelant que la monnaie locale a perdu 95% de sa valeur par rapport au dollar et oubliant que le taux de dollarisation des dépôts au Liban dépasse les 80%.

Il propose par conséquent la création d’un fonds dont une partie des recettes sera alimenté par les revenus pétroliers et gaziers qui serait utilisé pour restituer directement les sommes aux déposants via la banque du Liban. Selon l’auteur, il propose ainsi que ces revenus soient protégés “contre l’influence du népotisme et de la corruption politique”, tout en indiquant que les investisseurs potentiels pourront vendre leurs parts subissant tout de même une décôte.

Selon Fadi Khalaf, la richesse en hydrocarbures estimée serait entre 300 à 1 000 milliards de dollars. La part du Liban pourrait ainsi atteindre 150 à 500 milliards de dollars.

La création d’un tel fonds avait déjà été suggéré par les banques dès la publication d’un premier plan de sauvegarde alors que le cabinet Hassan Diab était au pouvoir. Cependant, cette solution est refusée par la communauté internationale et notamment le FMI, considérant que les banques libanaises étaient les premières responsables de la crise économique en raison de leurs liens avec la classe politique. Ainsi 43% des actions des banques appartiennent à des personnes exposées politiquement.

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