Le Fonds Monétaire International aurait demandé aux représentants du Ministère des Finances et de la Banque du Liban de révéler l’ampleur exacte de ses pertes financières, indique une source au quotidien The Daily Star.

Cette information intervient alors que les pertes sont estimées par le gouvernement libanais à plus de 63 milliards de dollars, ce que réfute le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, estimant qu’il s’agit là de pertes qui peuvent être compensées par des profits futurs. Le gouvernement libanais a déjà mandaté 3 cabinets d’audit internationaux en vue d’examiner “chaque transaction” menée par la Banque du Liban dont le gouverneur fait l’objet de vives critiques par rapport au coût de sa politique monétaire et des opérations qu’il a mené. Il est également depuis accusé par le journal Al Akhbar, citant des sources judiciaires, d’être impliqué dans la détérioration de la parité de la livre libanaise face au dollar en ayant demandé aux agents de change de rarifier la présence des billets verts sur le marché local.

Pour le FMI, il s’agirait d’examiner avec précision l’ampleur des pertes économiques et de les comparer aux données précédemment fournies. Pour rappel, les experts du FMI ont toujours été assez critiques par rapport à la politique monétaire menées par le gouverneur de la BDL Riad Salamé, exprimant dès 2016 leurs inquiétudes par rapport aux fameuses opérations d’ingénierie financière menées par lui.

Aussi, l’équipe du FMI se serait montrée inquiète par rapport à l’instauration de plusieurs taux de parité entre la livre libanaise et le dollar, note le journal anglophone, une pratique qui a été en fin de compte quasiment institutionnalisée par la BDL. La Banque du Liban a, en effet, officialisé, un taux dit du marché au côté du taux officiel. Ce taux dit du marché est destiné pour les détenteurs de comptes en dollars désirant retirer de l’argent en livre libanaise faute de pouvoir le faire en billets verts alors que les banques locales ont mis en place un contrôle des capitaux depuis novembre 2019. Ce dernier serait actuellement à une parité de 3 200 LL/USD.

Par ailleurs, la Banque du Liban a mis en place un taux du marché à 3 600 LL/USD à destination des institutions non financières comme celles transférant de l’argent depuis l’étranger.

Enfin, un marché noir s’est développé avec un taux actuellement au-dessus de 4 000 LL/USD.

Le Liban et le FMI ont débuté les premières phases de négociation alors que le Pays des Cèdres vise à obtenir une aide financière de 10 milliards de dollars dans le cadre de la mise en application du plan de sauvetage économique présenté par le premier ministre Hassan Diab, il y a 2 semaines.

La question de la lutte contre la corruption n’a pas été abordée par le FMI, note The Daily Star, ce domaine ne faisant pas parti de ses compétences.

La source du quotidien ajoute que l’argent promis lors de la conférence CEDRE d’avril 2018 ne pourrait être débloquée qu’en cas d’accord avec le FMI.

Cependant, le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab fait face aux critiques virulentes de l’association des Banques du Liban ou encore de responsables politiques en raison du projet de restructuration du secteur financier tant privé que public.

Concernant le secteur bancaire privé, l’approvisionnement à la totalité du capital des actionnaires actuels est prévu afin de sauvegarder les dépôts des clients. Un bail-in, c’est-à-dire une contribution au capital des banques par les grands déposants n’est également pas exclue.

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