Il est évident que le pays subit passivement une descente aux enfers phénoménale, notamment de 2019 à 2020. Cela n’étant que la conséquence logique de la politique irresponsable de ces dernières décennies.
Aujourd’hui nous y sommes le pays est en faillite, politique, sociale et économique. Le taux de chômage approche des 50%, la famine sonne à la porte du peuple. C’est à ce moment que les rats quittent le bateau en plein naufrage.

La théorie du “jugaad”
Je ne serais pas de ceux qui diront que le pays est perdu et que nous ne pouvons plus rien faire pour le redresser. Bien au contraire dans toute cette cacophonie, ce chaos sanglant, l’espoir est pourtant bien présent, le temps de l’innovation a sonné. N’est-ce pas le meilleur moment pour reconstituer les bases, la pierre angulaire de cet État qui nous a souvent fait défaut ?

La théorie du “jugaad” que la candidate officielle du Liban a portée comme solution novatrice et réformatrice lors de sa campagne pour l’accession au poste de directeur général de l’UNESCO en 2017 est plus que jamais d’actualité. Faire plus avec moins de moyens en situation de crise.
Nous n’avons certes plus d’argent, mais des cerveaux bien-pensants, nous en exportons partout dans le monde. Et si la solution à ce scénario cauchemardesque était là, devant nous, depuis le début et nous la contemplant sans pour autant l’utiliser.
Il est temps de sortir de la passivité et du déni dans lequel nous nous engouffrons.

Une ébauche de solutions
Constituons une plate-forme, où le peuple pourra bénévolement offrir ces idées pour les nombreux sujets que nous avons à traiter.
La jeunesse libanaise ayant pour tranche d’âge 18 à 35 ans représente plus de 32% de la population, d’après les statistiques de l’Union pour la Méditerranée. Il serait intéressant de la faire participer à la prise de décision, à travers un « gouvernement parallèle », constitué de jeunes ministres libanais. Ces ministres spécialisés dans leurs domaines seraient en charge d’innover et d’apporter de nouvelles idées afin de soutenir l’exécutif dans ses tâches tout en contrôlant de près les agissements de ce dernier. L’émergence de cette nouvelle force de proposition proactive pourrait apporter des solutions concrètes notamment en termes de redressement économique, d’éducation, de droit humain, de transition numérique et écologique.
À l’image de la « station F » française créons la « station L » libanaise, celle qui attirera à nouveau, les cerveaux qui ont fui ce pays qui ne leur offrait plus d’avenir. Cet incubateur pourrait être le hub, où les jeunes entrepreneurs de l’ensemble du monde arabe viendraient tenter leurs chances.
Le nouveau gouvernement n’a plus qu’à nous tendre la main afin que nous lui donnions les moyens concrets pour qu’il puisse nous sortir de ce gouffre.
“Gouverner c’est prévoir, et ne rien prévoir c’est courir à sa perte’, disait Émile de Girardin. Prévoyons demain, dès maintenant, pour ne plus jamais être spectateur de notre chute, mais plutôt acteur d’un renouveau bien réel.
“Lorsque l’on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d’aller de l’avant.”

Par Rayan Saklaoui

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