Le Liban est au bord de l’implosion, titre à la une le site internet Bloomberg.

Ainsi, selon l’article, le pays des Cèdres ferait face à d’importants risques, s’il ne développe pas un nouveau modèle de gouvernance moins corrompu et plus transparent que le système actuel, estime la Banque mondiale.

“Les politiciens doivent s’arrêter et écouter”, a déclaré dimanche Ferid Belhaj, le plus haut responsable de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

“Vous ne pouvez pas continuer à faire ce que vous faites depuis des années quand vous voyez quelle est la réaction dans la rue et quand vous voyez l’état de l’économie.”

Il faisait allusion aux manifestations qui ont lieu depuis le mois d’octobre, et qui ont forcé le Premier ministre d’alors Saad Hariri à démissionner, en raison de la détérioration des conditions économiques et de la mauvaise gestion du gouvernement. Les manifestants dénoncent une classe politique qu’ils considèrent comme étant corrompue et l’accusent d’avoir conduit le Pays des Cèdres à la quasi-faillite économique.

Les responsables de la Banque Mondiale indiquent espérer que le nouveau gouvernement pourrait réformer un certain nombre de secteurs dont celui crucial du secteur de l’électricité publique ou encore libéraliser le secteur des télécommunications et de restructurer celui de l’éducation.

La nouvelle administration du Premier ministre Hassan Diab a demandé au Fonds monétaire international une aide technique, notamment concernant la gestion de la dette publique, l’une des plus importantes au Monde.

L’article de Bloomberg aborde également l’aide financière que pourrait organisée le FMI pour le Liban. Selon l’article qui cite la directrice générale Kristalina Georgieva du FMI, l’aide financière ne pourrait être envisagée que «si nous sommes convaincus que l’approche du gouvernement est sérieuse», alors que des dirigeants libanais refuseraient pour l’heure un plan de sauvetage semblable à celui qui s’est déroulé en Argentine, citant certaines conditions. Ils craindraient notamment l’augmentation des impôts ou encore la fin de la politique du peg entre le dollar et la livre libanaise, politique mise en place dans les années 1990.

Selon l’article, la dette publique actuelle représente plus de 150% de la production intérieure brute et les investisseurs étrangers sont désormais presque tous certain de l’annonce prochain d’un défaut de paiement.

Ainsi, la majorité des obligations libanaises se négocient en dessous de 35 cents sur le dollar alors que les autorités politiques devraient décider s’il faudra payer ou non les obligations libanaises pour une montant de 1,2 milliard de dollars arrivant à maturité le 9 mars.
Autre facteur, le prix des obligations a plongé à son plus bas niveau de 74 cents la semaine dernière.

Côté monnaie, Bloomberg indique qu’une pénurie de devises a contraint la banque centrale et les prêteurs locaux à restreindre les transferts à l’étranger et a provoqué un boom du marché noir des devises. La livre se négocie dans la rue à 2 490 pour un dollar, environ 40% plus faible que le taux officiel de 1 510, selon lebaneselira.org, un site Web local alors que la compagnie aérienne nationale à tenter d’imposer une tarification de ses prix en devises étrangères avant de faire marche arrière après que le président de la république, le général Michel Aoun, ait rappelé que la société, qui appartient à la banque centrale, devait accepter les livres libanaises conformément aux législatives locales.

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