Le Liban doit faire comme la Jordanie

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La terroriste irakienne exécutée, ce 4 février à l’aube.

Alors qu’on palabre toujours au Liban, au sujet des soldats libanais kidnappés dans la région d’Arsal et aux mains des mouvements rebelles syriens, la Jordanie semble avoir géré de toute autre manière le dossier de son pilote de F16 tombé entre les mains de l’Organisation terroriste Etat Islamique. Ce dernier dont la vidéo, ou on le voit être brulé vif dans une cage, a été diffusé le 3 février dernier et démontre toute la sauvagerie dont peut faire preuve cet organisme criminel qui se jouait en réalité du Monde entier. Exigeant la libération d’une djihadiste irakienne, Sajida Al-Rishawi , elle même auteure d’un attentat en 2005, attentat qui avait causé la mort de plus de 60 personnes à l’époque, il aurait même tué Maaz al-Kassasbeh, non pas le 3 février mais le 3 janvier, date qui n’est pas une coïncidence, puisque ce jour là, les Forces Américaines ont tenté de le libérer, le reste n’était que manipulation de personnes se prévalent d’une soit-disant morale supérieure mais empêtré dans le péché et le crime. Les autorités jordaniennes n’en étaient pas dupes et demandaient en échange de l’ouverture de discussion pour la possible libération de la femme, une preuve de vie du pilote. C’est plutôt une preuve de sa mort qui leur est parvenu.

Désormais confrontée à la même sauvagerie que le Liban, la Jordanie n’a pas hésité à frapper fort, avec l’exécution de cette djihadiste mais aussi d’un dirigeant irakien lui aussi membre d’Al Qaida, Ziad Karbouli. Le Roi Abdallah de Jordanie, mis en difficulté, même confronté aux accusations de collaboration avec les USA, a semblé plier, répondre aux demandes des ravisseurs, mais en réalité, il possédait les principales cartes en main, tout comme le Liban qui dispose  d'”un stock d’islamistes” dont certains sont même déjà condamnés à mort par la Justice Libanaise. Dans son élan de générosité et d’hospitalité, ces derniers disposaient jusqu’il y a peu de toutes les capacités de communication y compris avec leurs complices d’Arsal, de Tripoli ou d’Ein Helwé, pour mieux attaquer l’Armée Libanaise et commettre de nouveaux attentats contre la population, merci au laissez-aller des autorités et de la complicité involontaire d’un système judiciaire incompétent à imposer ses décisions.

Il est temps d’arrêter d’avoir peur, de prendre les décisions qui s’imposent, ne pas laisser l’initiative à des barbares qui ont déjà peut être égorgé nos soldats. On ne peut plus leur faire confiance, alors que l’armée libanaise et la population de la Békaa reste soumise à une véritable stratégie de harcèlement de la part de ces groupes armés – 7 morts dans une attaque en décembre 2014, 5 morts le 24 janvier 2015, et on peut ainsi continuer à égrainer les chiffres- et qui n’ont d’autres allégeance que de la formation d’un état à caractère religieux rejetant même l’existence de toute autre minorité religieuse comme en témoigne en Syrie ou en Irak, le génocide subis par les Yazidis.

On peut s’interroger pourquoi l’Armée Libanaise ne tente pas d’opération militaire afin de délivrer ses 25 membres toujours détenus par Al Nosra ou Daech et reprenne un territoire laissé sous leurs contrôles. On se demande également pourquoi les meutriers de Mohammed Hammiye, d’Ali al-Sayed, qui a été décapité en septembre 2014, d’Ali el Bazzal et des autres déjà assassinés, ne sont pas poursuivis et frappés ou qu’ils se trouvent. On s’interroge enfin comment les familles des militaires toujours kidnappés se laissent manipuler et obéissent à leurs ravisseurs en prenant à leur tour en otage 4 millions de libanais.

Certains manifestaient, il y a peu, au Liban sous le slogan “on est Charlie”, mais en réalité, on aimerait plutôt crier qu’on est Jordanien aujourd’hui au lieu d’être libanais. Amman a tout compris:  On n’envoie pas de fleurs, on ne négocie pas avec les barbares, ils ne peuvent comprendre que l’usage de la force. Il ne s’agit pas du choix du Liban, mais de leurs choix. Il ne s’agit pas de faire l’apologie de la peine de mort pour autant, mais il s’agit de personnes suicidaires qui ont fait le choix de tuer, ils n’ont pas cette conscience morale supérieure en réalité. Autant alors respecter ce choix fait par des personnes irrécupérables pour la Société et s’en débarrasser définitivement tout comme ce qu’Amman a courageusement fait.

François el Bacha

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