Après le refus, hier, du fait des autorités américaines, de voir adopter une déclaration du Conseil de Sécurité, une initiative française, condamnant les incidents qui sont déroulés fin août et début septembre le long de la ligne bleue, le Président de la République, le Général Michel Aoun a rappelé au coordinateur spécial de l’ONU, Jan Kubis, le droit au Liban à se défendre face à toute agression israélienne violant sa sécurité et est souveraineté.

Le chef de l’état a rappelé que la tentative de double attentat à l’aide de drones piégés visant des locaux du Hezbollah situés dans la banlieue Sud de Beyrouth, constituait une violation des règles d’engagements et de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU, adoptée en aout 2006 et qui avait permis la conclusion d’un cessez le feu lors du conflit entre le Hezbollah et Israël.

Le Président du Parlement, Nabih Berri, chez qui Jan Kubis s’est également rendu, a également estimé qu’Israël devrait être tenu responsable des violations de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité, “qu’elle commet de manière régulière”, allusion aux nombreuses violations de l’espace aérien libanais.

Pour rappel, Beyrouth demande à la communauté internationale d’agir et de faire pression sur Tel Aviv pour que s’achèvent les survols quasi-quotidiens de son espace aérien par des aéronefs israéliens.
Ainsi, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait indiqué en juillet dernier que plus de 100 violations mensuelles de l’espace aérien libanais par des avions israéliens ont eu lieu entre février et juin dernier. Parmi ces violations, certains vols étaient des missions de bombardement de la Syrie.

Le Premier Ministre Saad Hariri a également recadré les ministres des Forces Libanaises , seules voix dissonantes sur la scène politique libanaise avec celle de l’ancien Premier Ministre Fouad Saniora, lors du Conseil des Ministres qui s’est déroulé ce jeudi.

Ainsi, alors que les ministres des Forces Libanaises considèrent les représailles menées par le Hezbollah comme étant une violation de la résolution 1701 du Conseil des Sécurité

Le Premier Ministre libanais a réitéré sa position déjà exprimée lors d’une interview diffusée sur une chaine américaine, rappelant les agressions israéliennes quotidiennes de son espace aérien, dont il demande l’arrêt, et l’attaque de la banlieue Sud comme élément précurseurs aux incidents.

Dans une interview diffusée par une chaine américaine, le Premier Ministre avait indiqué que le Hezbollah était un problème régional et non local, dont la résolution est liée à une solution régionale aux conflits israélo-arabe et avec l’Iran.

Des propos qui interviennent alors que les USA refusent de condamner Israël

Une déclaration du Conseil de Sécurité, une initiative française, condamnant les incidents qui sont déroulés fin août et début septembre le long de la ligne bleue, a échoué à être adoptée du fait des autorités américaines.

Selon les informations disponibles, le texte en six points exprimait «la profonde préoccupation» du Conseil face aux violations de la Ligne bleue, ligne de démarcation entre le Liban et l’état hébreu.

“Les membres du Conseil de sécurité condamnent toutes les violations de la Ligne bleue, à la fois par les airs et au sol, et appellent fermement toutes les parties à respecter la cessation des hostilités”

Cependant, Washington souhaitait la condamnation du Hezbollah, refusant par ailleurs toute allusion à Israël, estimant que l’état hébreu dispose d’un droit à l’autodéfense.

Au final, l’adoption de ce texte a été abandonné

Cette information intervient alors que des rumeurs faisant état d’un soutien américain à une future attaque israélienne contre le Liban se font entendre en Israël. Le secrétaire d’état américain aux Affaires Étrangères aurait ainsi mis en garde son homologue libanais, Gébran Bassil, appelant les autorités libanaises à éliminer le complexe de Nabi Chit, supposé avoir été mis en place par le Hezbollah avec la coopération iranienne et fabriquer des missiles de haute précision, ou à faire face à une attaque israélienne.

Selon ces informations, l’état hébreu aurait débuté les phases préparatoires pour une telle attaque, avec le soutien américain total, « quelles que soient les conséquences de l’opération », alors que le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se serait également déplacé en Grande Bretagne pour discuter des préparatifs de cette opération, accompagné par le commandant de l’armée de l’air israélienne, le major général Amikam Nurkin, et le chef de la direction des opérations de de l’Armée Israélien, le major général Aharon Havilah.

Par ailleurs, les autorités militaires israéliennes auraient renforcé leurs capacités de défense face à des missiles lancés depuis le Sud Liban, en raison d’un possible conflit de plus grande ampleur suite à cette opération à venir.

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