Le ministre de l’information, Georges Cordahi, a présenté sa démission au président de la république, le général Michel Aoun, et au premier ministre Najib Mikati, au lendemain d’un entretien entre le premier ministre et le président de la république française, Emmanuel Macron.

Najib Mikati aurait été lui même informé par le président français, Emmanuel Macron, que seule la démission du ministre de l’information pourrait aboutir à des résultats tangibles dans la crise diplomatique entre le Liban et l’Arabie saoudite. Ce dernier devrait évoquer ce dossier lors de sa tournée qu’il entamera dans la péninsule arabique dès le 4 décembre, tournée au cours de laquelle il devrait rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane.

Le ministre de l’information devrait tenir une conférence de presse vers 13 heures pour l’annoncer officiellement. Il pourrait s’agir de la première étape en vue d’un règlement des multiples crises politiques que traverse actuellement le Liban.

Cette démission constituait une demande préalable de l’Arabie saoudite en vue de régulariser les relations diplomatiques entre les 2 pays.

Pour rappel, Georges Cordahi avait accusé l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis d’agression contre le Yémen, allusion aux opérations militaires saoudiennes et émiratis qui visent depuis 2014 principalement les rebelles chiites houthis dans une interview diffusée le 5 août dernier. Le ministre libanais a depuis reconnu “sa faute”, estimant qu’il fallait replacer ses propos dans le contexte “d’amour” au peuple saoudien et yéménite. 

Pour sa part, l’Arabie saoudite avait considéré alors ces propos comme une insulte à son égard, rappelant que Riyad considère les houthis – soutenus par l’Iran – comme une menace à la sécurité et à la stabilité régionale. Le royaume avait alors renvoyé l’ambassadeur du Liban et rappelé son ambassadeur au Liban. Par ailleurs, l’Arabie saoudite avait interrompu l’octroi de visas aux ressortissants libanais sauf ceux déjà résidant sur son territoire et annoncé une série de mesures de rétorsion comme l’arrêt des importations libanaises. 

D’autres pays comme les Émirats arabes unis, le Koweit et Bahrein avaient suivi Riyad dans ce bras-de-fer. 

Pour sa part, Georges Cordahi était soutenu localement par le mouvement Marada auquel il appartient, le mouvement Amal et le Hezbollah qui refusaient sa démission.

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