Après les déclarations avant-hier, devant un comité interparlementaire du fait que les réserves en or de la Banque du Liban n’ont pas été vérifiées depuis 1996, le gouverneur de la banque centrale, par ailleurs sujet à de nombreuses critiques pour son rôle joué dans la crise financière et bancaire que traverse actuellement des cèdres, a indiqué par téléphone, qu’un tiers seulement de l’Or du Liban se trouverait à New York, les 2 autres tiers au Liban, dans une pièce scellée “nécessitant 3 clés pour être ouverte” et qui serait actuellement inaccessible.

Pourtant, il y a quelques années, le gouverneur de la Banque du Liban avait affirmé le contraire, lors de l’émission d’une pièce commémorative en or par la Banque du Liban, indiquant que l’or utilisé pour ces pièces n’était pas celle des réserves monétaires et que l’or de ces dernières se trouve à l’étranger et non au Liban.

Ces propos contredisent en effet que qu’on savait jusqu’à maintenant à ce sujet, d’autres sources ayant indiqué jusqu’à présent que l’or du Liban n’est pas stocké au siège de la Banque du Liban, ni au Liban mais principalement aux Etats-Unis, à New York, au sein de la FED, ainsi qu’à Fort Knox. 

Cet or a été acquis entre 1963, date de la création de la Banque du Liban (BDL) à 1975, au début de la guerre civile. Ces achats ont été financés par les surplus budgétaires de cet époque considérée comme l’Âge d’Or du Liban d’ailleurs. Il y a été stocké aux Etats-Unis afin de servir à l’époque de collatéral et être plus facilement échangé si nécessaire avec d’autres pays d’autant plus que les évènements de la guerre civile ont amené les autorités libanaises à les sécuriser à l’étranger pour éviter le pillage de la Banque du Liban.

L’or a servi pendant longtemps de collatéral aux émissions monétaires. C’était l’étalon-or. Entre 1944 et 1971, le cours de l’or était indexé sur celui du dollar américain depuis les accords de Bretton Woods. Après les accords de la Jamaïque de  janvier 1976, les états ont mis fin à ce système étalon-or, confirmant ainsi officiellement l’abandon du rôle légal international de l’or, au profit d’un régime de changes flottants, c’est-à-dire que la parité d’une monnaie est désormais s’établit en fonction des lois et des forces du marché.

La vente ou l’hypothèque de l’or de la Banque du Liban, une des demandes de l’association des banques du Liban

Le Liban figure au 2ème rang au sein des pays arabe en terme de réserves avec 286 tonnes d’or, après l’Arabie Saoudite qui 323.1 tonnes d’or, au niveau régional, il est également dépassé par la Turquie qui possède 500 tonnes. Cet or représente un peu plus de 17 milliards de dollars aux prix actuels

Face à la crise actuelle du Liban, l’Association des Banques du Liban a ouvertement réclamé la vente ou l’hypothèque de l’or détenu par la Banque du Liban, ce que redoutent non seulement les experts indépendants mais également la communauté internationale, qui estime alors que le Liban ne possèderait plus de biens collatéraux liquides et que ce pays pourrait alors définitivement considéré en faillite.

Par ailleurs, il existe un certain nombre d’obstacles techniques et également psychologiques concernant la vente de l’or.

Pour vendre l’or que possède le Liban, il faudrait que les 2/3 des députés soient présents et approuvent cette vente, un quorum est certainement introuvable vue les circonstances actuelles. 
Aussi, la vente de l’or signifierait la fin du système monétaire libanais tel qu’on le connait et l’effondrement total de son système financier. Il s’agit d’une arme de dernier recours, une bombe atomique, dont l’utilisation pourrait s’avérer plus dangereuse au niveau de ses conséquences pour l’économie libanaise que son maintien comme outil de dissuasion.

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