Un différent serait apparu entre le Ministre des Finances et la Banque du Liban lors des négociations entre Fonds Monétaire International et autorités libanaises, indiquent certaines sources.

Pour rappel, le Liban a débuté ce mercredi dernier un processus de négociation pour obtenir une aide de 10 milliards de dollars. Ce processus de discussion devrait durer 2 mois. Durant ce premier round, les représentants de la Banque du Liban s’étaient déjà montrés critiques face au plan de sauvetage du gouvernement Diab, notamment sur le volet concernant le secteur bancaire.

Ces négociations devraient se poursuivre aujourd’hui avec la présence attendue du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé lui-même. Ce dernier aurait exprimé à une délégation de l’Association des Banques du Liban ses critiques face au plan de sauvetage de l’économie libanaise présentée, il y a 2 semaines par le gouvernement Hassan Diab en raison notamment du projet de restructuration du secteur financier libanais tant public que privé et qui fait face à l’importantes pertes. De nombreux établissements financiers devraient ainsi être liquidés. D’autres pourraient survivre à condition que les actionnaires actuels approvisionnent pour la totalité de leurs capitaux, les pertes financières et soient remplacés par les personnes détenant d’importants dépôts. Cette stratégie “wipe-out, bail-in” est très critiquée par l’ABL et par les actionnaires actuels des banques qui perdraient ainsi le contrôle de leurs établissements.

Cependant, il est attendu, par la présence du gouverneur de la BDL, de montrer une unicité des positions face au FMI en dépit de la polémique actuelle.

Le gouverneur de la BDL était ainsi sujet à de nombreuses critiques de la part du FMI par le passé. Dans leurs rapports de mission, les spécialistes de l’institution internationale se montraient ainsi critiques par rapport à la politique monétaire suivie par les autorités libanaises, et notamment celles de la parité entre la livre et le dollar ou encore par rapport aux opérations d’ingénieries financières. Ces dernières ont ainsi favorisées l’augmentation des profits des groupes bancaires pour être redistrbués en dividendes aux actionnaires.

Depuis également, Riad Salamé est sur le devant de la scène en raison de l’effondrement de la Livre Libanaise face au dollar et aux hausses importantes des prix des marchandises de premières nécessités.

Le Liban traverse une grave crise économique depuis 2018. Elle est apparue au grand jour suite à une crise de liquidité au début de l’été 2019. La situation s’est depuis aggravée avec plus de 60% de la population active vivant sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour, et plus de 40% de la population active au chômage. D’importants troubles sont aussi apparus avec des manifestations en raison de la dégradation des conditions économiques mais aussi des critiques visant une classe politique considérée comme corrompue et dont les vols sont à l’origine de la crise. Aussi, la livre libanaise s’est effondrée face au dollar, provoquant une importante hausse des prix des matières premières.

Les autorités libanaises ont également du annoncer un état de défaut de paiement début mars, ouvrant la voie à une restructuration de l’importante dette publique estimée à 92 milliards de dollars, alors que le PIB devrait se rétracter, passant de 55 millards de dollars à 34 milliards de dollars, indiquent certains rapports.

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