Le Palais de Justice de la ville de Beyrouth.
Le Palais de Justice de la ville de Beyrouth.

Les familles des victimes du port de Beyrouth ont mené une nouvelle manifestation à proximité du tribunal de Beyrouth. Dès hier soir, ils avaient réussi à pénétrer dans l’immeuble du domicile du ministre de la justice, Henri Hélou, demandant à ce qu’ils puissent être reçu par ui, sans succès.

Ils dénoncent la décision du haut conseil de la justice visant à remplacer le juge d’instruction en charge du dossier, le juge Tarek Bitar, alors que la procédure est suspendue depuis plusieurs mois suite à un recours présentés par les anciens ministres qu’il souhaite interroger. Les anciens ministres des finances Ali Hassan Khalil et des travaux publics Ghazi Zoaiter, proches de Nabih Berri, se retranchent sous le couvert de l’immunité parlementaire dont ils prétendent jouir alors que les experts légaux estiment que celle-ci ne s’applique pas sur les affaires de droits communs.

Par ailleurs, les nominations de la cour d’appel devant laquelle les recours sont présentés restent bloquées, paralysant ainsi cette institution qui tarde à statuer. En cause, le ministre des finances Youssef Khalil, également proche de Nabih Berri, refuse de signer le décret nommant de nouveaux magistrats.

Ainsi, la haute cour de justice, largement influencée par certains partis, souhaiterait nommer un nouveau juge dont la première mission sera de se prononcer sur les recours des personnes actuellement détenues. Cependant, les familles des victimes, suite à l’ingérence de personnalités de premier plan, craignent de voir ce nouveau magistrat tenter de disculper les anciens ministres face à leur responsabilité en dépit d’un certain nombre d’éléments les impliquant directement dans l’arrivée des 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium et leur stockage en dépit de la dangerosité pourtant signalée dans ces documents.

Pour rappel, l’explosion de 2750 tonnes de ce nitrate d’ammonium a fait plus de 240 morts et plus de 6000 blessés, le 4 août 2020. ,

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