Le premier ministre Najib Mikati en compagnie du ministre des finances Youssef Khalil et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le premier ministre Najib Mikati en compagnie du ministre des finances Youssef Khalil et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Le quotidien Al Akhbar a indiqué que les autorités judiciaires allemandes, qui enquêtent sur les dossiers ouverts du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, accusé de blanchiment d’argent et de détournement de fonds publics, s’apprêtent à prendre des mesures qui considèrent que les juges libanais qui tardent à assister la justice européenne dans l’enquête sur Salameh, notamment en ce qui concerne les accusations de blanchiment d’argent en Europe.

Les juges libanais pourraient être ainsi accusés d’entrave à la justice.

Parmi les personnes visées, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Souhail Abboud, et le procureur général de cassation, le juge Ghassan Oweidat.

Cette information intervient alors que le Liban avait reçu des demandes françaises et allemandes pour permettre aux juges des deux pays de venir au Liban et d’obtenir le soutien et l’assistance de la justice libanaise et des forces de sécurité libanaises pour mener des enquêtes directes auprès d’entreprises, de banques et de personnalités, dont le gouverneur de la Banque du Liban. En contrepartie, une délégation judiciaire libanaise serait autorisée à se rendre dans les capitales européennes et à mener des enquêtes directes, avec le soutien des autorités européennes, auprès de quiconque qu’il jugerait impliqué ou suspecté d’être impliqué dans les détournements de fonds.

Cependant, les enquêtes en cours ne se limiteraient plus à Riad Salamé ni à ses proches, mais mais incluent des banques, des banquiers et des personnalités financières européennes, notamment en France, en Allemagne ou encore présentes en Suisse.

Le quotidien Al Khbar note que le gouverneur de la Banque du Liban “fait partie des suspects, dans le cadre du gel de 120 millions d’euros d’avoirs libanais en France, en Allemagne et au Luxembourg”.

Les autorités judiciaires auraient ainsi gelé différentes propriétés dont trois propriétés en Allemagne (une à Hambourg et deux à Munich), et des actions dans un Düsseldorf- société immobilière basée, le tout évalué à environ 28 millions d’euros, et confiscation d’autres fonds d’environ 7 millions d’euros. En France, les autorités ont confisqué deux ensembles immobiliers à Paris d’une valeur de 16 millions d’euros, ainsi que plusieurs comptes bancaires en France (2,2 millions d’euros) et à Monaco (46 millions d’euros). Par ailleurs, les autorités judiciaires belges ont confisqué un immeuble à Bruxelles d’une valeur de 7 millions d’euros. Au Luxembourg, 11 millions d’euros ont été bloqués sur plusieurs comptes bancaires .

La valeur des biens saisis du gouverneur de la BdL s’élevait à environ 170 millions d’euros, contre des montants présumés d’environ 330 millions de dollars et 5 millions d’euros, en plus de la saisie de comptes dans des banques en France d’une valeur de 2,2 millions d’euros appartenant à Anna Kozakova, mère adultérine de la fille de Riad Salamé.

Côté Libanais, le gouverneur de la BdL se réfugie sous l’immunité dont il jouit dans le cadre de ses fonctions. Il jouirait également des protections de plusieurs personnalités locales en dépit des demandes répétées des enquêteurs européens.

Ainsi, une réunion prévue entre le procureur de la république et une délégation française a été annulée. En cas de poursuite du blocage des procédures en cours côté libanais, les parquets européens pourraient confirmer la saisie des biens du gouverneur de la Banque du Liban.

Cette information du quotidien Al Akhbar intervient alors que le premier ministre désigné Najib Mikati est accusé de souhaiter clore l’enquête côté libanais alors que plusieurs de ses proches sont accusés par la justice du Liechtenstein d’avoir transféré d’importantes sommes en 2016 alors que la Banque Audi bénéficiait des opérations d’ingénierie financière, considérée comme étant l’une des causes de l’effondrement financier que connait actuellement le Liban.

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