Le vice-président du conseil Saadé Chami en charge de négocier avec le FMI a estimé que le processus des discussions avec l’institution internationale sera long, écartant ainsi la conclusion rapide d’un accord permettant le déblocage de l’aide internationale.

Pour rappel, le gouvernement Mikati III espérait conclure un accord avec le FMI dès la fin de l’année, puis à la fin du mois de janvier et puis de février… Pour l’heure, aucun nouveau délai n’est donné pour la conclusion des négociations avec l’institution internationale.

Il s’est ainsi exprimé devant le conseil économique et social alors que le Fonds Monétaire International aurait remis en cause le plan présenté par le gouvernement libanais consistant à faire supporter l’essentiel des pertes du secteur financier aux déposants et seulement une partie réduite aux actionnaires des banques locales. Par ailleurs, des sources proches du FMI soulignent qu’il est difficile de négocier avec des personnes soupçonnées de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, allusion aux procédures judiciaires lancées dans plusieurs pays européens à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé présent au sein de la délégation libanaise.

Cependant, le vice-premier ministre estime que “contrairement à ce qui est dit dans certains médias selon lesquels le Fonds a rejeté les plans économiques proposés, cela n’a rien à voir avec la vérité. Les négociations se déroulent de manière technique et le dialogue est sophistiqué, professionnel, sérieux et sobre. , et les idées s’échangent sur des questions économiques très complexes parce que la situation économique et financière au Liban est extrêmement difficile”.

Saadé Chami indique “que les choses bougent” et souligne la nécessaire coopération entre autorités législatives et exécutives ainsi que la prise en considération des forces actives du Liban, cela afin de mettre en place des réformes microéconomiques liées à la politique budgétaire et structurelles.

Côté budgétaire, le vice-premier ministre estime que le déficit ne devrait plus être financé par l’impression d’argent, synonyme d’inflation et donc de la détérioration du taux de change. Il s’agit aussi d’aider les populations les plus vulnérables face à la crise économique.

“Parmi les réformes microéconomiques figure l’unification du taux de change, et c’est un processus très important car aucun pays ne peut bien se développer compte tenu de la multiplicité des taux de change, ce qui entraîne de nombreuses distorsions dans l’économie libanaise. Dans ce contexte, nous sommes sur la bonne voie et il vaut mieux que cela se fasse dans le cadre d’un plan économique intégré, et le secteur bancaire doit également être réhabilité et corrigé en suivant une série de principes, dont le premier est de préserver les petits déposants, d’épurer le secteur bancaire des actifs en difficulté pour qu’il finance à son tour le secteur privé, tout en élaborant un plan conforme aux standards internationaux, notamment avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale”.

Bassam Chami

Il s’agit aussi de prendre des mesures immédiates afin de limiter les pertes qui pourraient encore devenir plus importantes à l’avenir, conclut le responsable de la délégation libanaise.

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