Le ministre des affaires étrangères Abdallah Bou Habib a estimé que les réfugiés syriens présents au Liban coûtent 3 milliards de dollar par an au pays des cèdres déjà impacté par une grave crise économique. Ils auraient ainsi couté 33 milliards de dollars depuis 11 ans, début de la guerre civile syrienne.

Le ministre s’exprimait ainsi à l’occasion d’une conférence de soutien à la Syrie et à la région qui se déroulait à Bruxelles.

Actuellement, 1,5 million de réfugiés syriens seraient actuellement présents au Liban ainsi qu’un peu moins d’un demi-million de réfugiés palestiniens, ce qui représente environ 50 % du nombre de Libanais, soit le tiers du nombre de résidents libanais.

Aussi au Liban, plus d’un tiers des détenus actuellement présents dans les établissements pénitentiaires seraient syriens, le nombre d’enfants syriens serait supérieur au nombre d’enfant libanais et la présence des déplacés syriens a entraîné un déséquilibre dans l’équilibre démographique au Liban, et selon l’étude, plus de 75 % des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté en raison de leur impact sur le taux de chômage.

La situation économique et la fermeture des frontières a ainsi amener à d’importantes pertes financières et économiques et a reçu des vagues de personnes déplacées à la recherche de sécurité et d’opportunités économiques. 

La majorité des réfugiés syriens présents au Liban sont des réfugiés économiques et non politiques, note le ministre qui poursuit en estimant que la situation économique et sécuritaire actuelle en Syrie est meilleure que celle du Liban avant d’appeler au retour de ces derniers. “Presque tous envoient de l’argent à leurs proches pour que l’argent qu’on leur donne au Liban retourne d’une manière ou d’une autre en Syrie”, conclut le ministre.

Le ministre a également mis en garde contre la création d’un nouvel organisme comme l’UNRWA en faveur des réfugiés syriens, notant que l’aide accordé aux réfugiés palestiniens via cet organisme diminue.

Le Liban ne peut pas supporter ce fardeau plus longtemps, et les donateurs doivent écouter attentivement les préoccupations libanaises et changer leur façon de traiter le dossier des déplacés, et peut-être leur apporter une assistance en Syrie. Dans le passé, le Liban a réussi à obtenir le retour de centaines de milliers de Syriens dans leur pays, mais on les voit revenir au Liban pour obtenir une aide mensuelle d’organisations donatrices. Le Liban reste contre le recours à la force pour renvoyer les personnes déplacées dans leur pays et avec un retour sûr et digne, et il ne peut pas continuer à accepter le statu quo.

Abdallah Bou Habib

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