Le premier ministre sortant Najib Mikati a estimé que le Liban était prêt à expulser les réfugiés syriens vivant dans le pays si la communauté internationale n’oeuvrait pas à permettre de les voir être rapatriés lors d’une conférence consacrée au lancement du programme d’aide internationale à ces derniers pour les années 2022 et 2023 et en présence du coordinateur humanitaire des Nations unies pour le Liban, Najat Rochdi.

Il s’agit d’un spectaculaire revirement pour Najib Mikati, la communauté sunnite dont il est membre appelant jusque là, au contraire, à conserver les réfugiés syriens sur le sol libanais jusqu’à la conclusion d’un accord politique de transition politique en Syrie.

“Onze ans après le début de la crise syrienne, le Liban n’a plus la capacité de supporter ce fardeau, en particulier dans les circonstances actuelles”, estime Najib Mikati avant de poursuivre appelant “la communauté internationale à travailler avec le Liban pour assurer le retour des réfugiés syriens dans leur pays, sinon le Liban… travaillera pour faire sortir les Syriens par des moyens légaux et l’application ferme de la loi libanaise.”

Cette information intervient alors que le Liban est confronté à la pire crise économique mais également l’une des pire au monde depuis la moitié du XIXème siècle selon la Banque Mondiale.

Les réfugiés syriens dont le nombre officiel atteindrait 1 million d’individus, représenteraient en réalité plus d’un million et demi de personnes auxquels se rajoutent les réfugiés palestiniens présents depuis 1948. Au total, les réfugiés présents au Liban près de 40% des personnes présentes sur le territoire. Plus de 90% d’entre eux se trouvent vivre sous le seuil de pauvreté même si un grand nombre bénéficie d’une aide sociale qui dépasse le salaire minimum de la population locale.

Le Liban a donc lancé ce lundi un appel à l’aide et une demande de financement de 3,2 milliards de dollars pour faire face à l’impact continu de la crise syrienne, selon un communiqué de l’ONU. Quelques 9 milliards de dollars ont été fournis dans le cadre du plan de réponse à la crise au Liban depuis 2015, toujours selon l’ONU alors que les estimations du coût de l’impact de la guerre civile syrienne et de la présence des réfugiés syriens au Liban dépasserait plus de 40 milliards de dollars.

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