« Tripoli est le Liban » ; « Tripoli refuse les combats » ; « Nous exigeons la sécurité et la stabilité » ; « La bêtise est plus nocive que les armes – Réveillez-vous » ; « Rendez-nous notre Tripoli » ; « Je peux t’écouter, je peux te comprendre mais je ne veux pas de tes armes » ; « Tripoli 100% libanaise » etc. Tels étaient les slogans qu’un groupe de citoyens libanais indignés ont brandi pour dire non aux armes à Tripoli et non à la déstabilisation sécuritaire de la ville par un groupe d’individus qui sont loin d’être majoritaires.

Ainsi, dans l’ombre d’une ville appréhendant une escalade de violence, notamment après l’arrestation de l’islamiste Chadi Moulawi par les forces de sécurité, suivie par les dernières rixes à Akkar au Nord Liban avec le décès du Cheikh Abdel Wahad, la campagne de « Tripoli, une ville sans armes » s’est articulée en deux manifestations : la première au jardin public de Sanayeh à Beyrouth, en signe de solidarité avec les Tripolitains, et la deuxième devant la Foire Internationale de Tripoli, au cours de laquelle les habitants ont formé une chaîne humaine pour crier haut et fort que leur ville est un lieu de beauté, de culture, de paix et de coexistence. Marmites à la main, ils ont exprimé leur ras-le-bol de voir la ville en proie à ceux qui écument la marmite et font un tapage à coup de mitraillettes et de grenades.

Cette campagne de Tripoli, une ville sans armes, n’est pas seulement un moyen de refuser catégoriquement le port des armes dans la ville et le recours à la violence, mais d’attirer l’attention vers ce que la ville offre comme activités culturelles et citoyennes, avec les campagnes pour la sauvegarde de l’environnement et la protection des monuments historiques de la ville, souvent tues par les médias locaux préférant braquer les projecteurs sur les incidents sécuritaires et donner la parole à une minorité incitant à la haine et aux combats.

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