On pourrait dire que quelque chose d’inquiétant se trame actuellement et ce depuis les élections législatives et alors que doit être formé le prochain gouvernement.

Certaines rumeurs font état du véto américain et saoudien à la présence du Hezbollah au sein du prochain gouvernement, tout d’abord à des ministères dits de souveraineté. Face à cette menace, Hassan Nasrallah a écarté tout risque, indiquant que le mouvement chiite ne souhaite pas ce genre de ministère. Aujourd’hui, les USA réclament son absence total au sein du prochain cabinet et appellent le Liban à prendre des mesures propres à engager le Pays des Cèdres dans une guerre civile. Cela n’est évidemment pas acceptable pour les libanais que de les voir être engager dans ces circonstances dans un conflit.
 
Il y a eu l’épisode des sanctions américaines contre l’Iran et des personnes du Hezbollah, puis déjà des menaces d’arrêt de l’aide américaine à l’Armée Libanaise maintenant
 
Fait nouveau, il y a eu constitution d’un nouveau lobby américain proche de Walid Pharès et de Pompeo justement pour soutenir cette position d’arrêt de l’aide américaine. Cette “association” qui n’existe pas encore puisqu’elle n’est pas encore légalement enregistrée se permet de sortir un communiqué repris par certains médias qui n’ont pas pris la peine d’en vérifier la validité. Cela n’est pas sérieux de leurs parts et dangereux. Il suffit donc d’avoir 5 personnes aux USA proches d’un ancien directeur de la CIA et ayant participé à l’élection de Donald Trump pour sortir un communiqué et se prétendre représenter 10 millions de descendants libanais aux USA. N’importe qui pourrait en faire de même et ainsi justifier d’attaquer un pays. Cela veut dire qu’ils préparent un coup bas et qu’ils jouissent d’un soutien de l’administration américaine. Il s’agit d’une ingérence dans les affaires internes d’un pays en vue de le destabiliser.
Par ailleurs, des attaques politiques convergentes des Forces Libanaises – il convient que Walid Phares est également proche des Forces Libanaises – se font entendre contre le CPL et la présidence de la république sur plusieurs points, à savoir la question de la présence des réfugiés syriens au Liban il y a 2 semaines, et la question aujourd’hui de la naturalisation de personnes sans preuve aucune d’une quelconque proximité avec le régime syrien de Bachar el Assad puisqu’on ne dispose pas de la liste des personnes en question et alors que ce décret comporte également la signature de Saad Hariri et de Machnouk sans les engager dans la même polémique.
 
Il y a donc plusieurs signaux convergeant vers une mise sous tension de la scène politique libanaise et cela au détriment de la stabilité politique et cela amène à croire qu’il y a un plan pour destabiliser notre pays. Ainsi, il semblerait que certains partis et pays étrangers recherchent à le destabiliser économiquement avec la menace de sanctions puis politiquement avec des exigences concernant le prochain gouvernement et maintenant sécuritairement avec l’arrêt du soutien à l’Armée Libanaise qui est une ligne rouge.
La prudence s’impose donc face à ce risque et tous les moyens sont bons pour le mettre en échec. Nous n’avons pas le luxe de se permettre une nouvelle crise au mieux ou une guerre au pire.
 
Cela intervient évidemment dans un contexte de montée des tensions régionales dont le Liban était jusqu’à présent immunisé via la politique de dissociation entreprise en novembre 2017. Ce contexte de montée de tension intervient alors qu’on assiste à un bras de fer sur le théâtre syrien entre israéliens, saoudien et américains d’une part et d’autre part syriens, iraniens et russes et s’est matérialisé par les bombardements israéliens effectués à partir de l’espace aérien libanais. Si les puissances internationales souhaitent réellement soutenir le Liban, il revient déjà à sanctuariser son espace aérien afin qu’il ne puisse être impliqué dans ce conflit, puisqu’il en est déjà impliqué et une victime indirecte par l’utilisation de son territoire.
 
Par ailleurs, le gouvernement tardera dans ces conditions à être constitué.
La politique de dissociation du Premier Ministre désigné Saad Hariri est un échec face à cette nouvelle ingérence américaine via un cheval de Troie des Forces Libanaises. Il faut au contraire libaniser les choses.
 
Nous ne pouvons attendre également la constitution d’un nouveau gouvernement en raison de dossiers critiques actuels, c’est à dire face aux menaces israéliennes sur les points litigieux de la ligne bleu, les revendications sur les zones maritimes économiques libanaises, et aussi face à la situation économique catastrophique avec un taux de chômage record.
L’Armée Libanaise, face à ces éléments de destabilisation doit être soutenue à tout prix et non en faire les frais comme ce qui semble être le souhait de ces partis qui semblent espérer qu’une situation de crise puisse tourner à leurs avantages.
 
L’été risque donc d’être chaud mais pas comme on le souhaite réellement.

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