La Banque du Liban a relevé les taux du dollar concernant les retraits d’espèces des dépôts en devises étrangères à 3 850 livres libanaises. Il était précédemment de 3 000 Livres Libanaises.

Il s’agit du taux permettant le retrait en livres libanaises de dollars des comptes des déposants, les banques libanaises ayant unilatéralement imposé un contrôle des capitaux en novembre 2019.

Par ailleurs, le syndicat des agents de change officiel a indiqué avoir maintenu la parité de la Livre Libanaise à 3 850 LL/USD à l’achat et à 3 950 LL/USD à la vente.

Au marché noir, la parité de la Livre Libanaise face au dollar continue à se dégrader, avec une parité de 7 800 LL/USD à l’achat et de 8 100 LL/USD à la vente. La livre libanaise continue donc à s’effondrer sur les marchés parallèle.

Cette information intervient alors que le Liban, en crise économique, s’inquiète des conséquences de la dégradation de sa monnaie locale sur le pouvoir d’achat de la population. Certains syndicats comme celui des propriétaires de boulangeries ou des générateurs de quartier ont indiqué ne plus pouvoir poursuivre pour longtemps leurs activités en dépit des subventions de la Banque du Liban à l’achat des matières premières.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s’est rendu ce matin auprès du Président de la République, le Général Michel Aoun, pour discuter avec lui de la situation monétaire et des mesures prises par la Banque Centrale.

Riad Salamé est plus que jamais sur la sellette. La semaine dernière, le Premier Ministre Hassan Diab l’aurait directement mis en cause, lors d’un conseil des ministres, l’accusant d’être incapable de stabiliser la Livre Libanaise face au dollar.

Pour sa part, Riad Salamé a tenté de minimiser l’importante du marché noir, indiquant que ce dernier est restreint et que la Banque du Liban ne serait pas en mesure de le réguler.

Les autorités libanaises s’interrogent également sur le timing de cette dégradation de la monnaie locale, estimant que les fortes variations des derniers jours au marché noir seraient suspectes et estimant qu’il pourrait y avoir également un mobile afin de déstabiliser le gouvernement actuel.