Certains organismes économiques comme l’association des propriétaires de franchises dénoncent l’imposition d’une nouvelle période de confinement au Liban alors que les autorités sanitaires, le conseil de l’ordre des médecins ou encore celui des pharmaciens estiment cette mesure nécessaire en raison de la recrudescence du nombre de personnes contaminées par le coronavirus covid-19.

Ainsi , le président de l’Association de propriétaires de franchises, Yahay Kasa s’est déclaré surpris du recours aux mesures de confinement total, “sans se soucier de l’état de l’économie et du sort des institutions”, appelant l’état à soutenir les secteurs productifs privés.

Il dénonce ainsi les propos du président de l’ordre des médecins Charaf Abou Charaf, indiquant que ce secteur continuera à fonctionner mais pas le reste de l’économie.

L’heure des choix: l’économie ou la santé à court-terme et quand est-il à moyen et long terme?

Si l’économie reste impactée à court terme par les mesures de confinement, il y va autrement à moyen et long terme, soulignent ces experts, qui mettent les points sur les i, estimant que les responsables économiques ont toujours pensé à court terme mais jamais à moyen ou encore moins à long terme comme le démontre aujourd’hui la crise économique que traverse le Liban.

Si les conséquences économiques à court-terme sont importantes en cas de confinement, elles seront moindres à moyen et long terme, à la faveur d’un phénomène de rattrapage qui se concrétisera une fois la crise passée, surtout qu’on passera une la période pré-fête propice aux achats à la faveur de la baisse du nombre de cas.

Ainsi, les experts économiques interrogés estiment que si le secteur économique a à souffrir dans un premier temps des mesures de fermetures, il convient également de voir qu’une personne contaminée par le COVID-19 coûte 2500 USD par traitement à la charge principalement de l’état. Plus encore en cas d’hospitalisation, ce coût pourrait augmenter jusqu’à 30 000 USD par personne, une charge que l’état ne peut pas soutenir longtemps en raison de l’état des finances publiques, alors que les capacités hospitalières sont désormais saturées alors que la pandémie continue à s’étendre de manière désormais incontrôlée au Liban.

Le nombre de décès devrait ainsi augmenter avec à la clé, également, d’un point de vue strictement économique, une perte de certains segments de consommateurs et donc de gains à moyen et long terme d’un point de vue purement pécunier.

D’un point de vue moral également, le secteur privé devrait donc définir le prix d’une vie et un dilemme moral se pose alors, puisqu’une vie n’a pas de prix justement. Tant que ces responsables économiques ne sont pas eux-même concernés en premier lieu par le virus, il semblerait qu’ils ne considèrent pas ce facteur.

En attendant, il s’agirait plutôt de favoriser le pouvoir d’achat de la population afin qu’elle puisse faire face à la crise actuelle, avec des baisses de taux d’imposition, la mise en charge d’un filet de sauvetage social comme celui pourtant adopté par le parlement mais qui attend d’être mis en place ou encore par le contrôle des marges des importateurs et des agences exclusives, ceux-là même qui dénoncent aujourd’hui les mesures de confinement.

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