Le dirigeant du Fatah al Islam, Chaker Aussi, disparu depuis 2007
Le dirigeant du Fatah al Islam, Chaker Aussi, disparu depuis 2007

La justice libanaise a condamné, en leurs absences, 16 personnes à la prison à vie et aux travaux forcés en raison de leur appartenance à des réseaux terroristes qui visaient le Liban. Ces derniers seraient cependant toujours libres de leurs mouvements dans le camp palestinien d’Ein Helwé, situé dans la banlieue de la ville de Saïda au Sud Liban.

Parmi les 16 personnes condamnées, un dirigeant important d’origine Palestinienne, Ousama al-Shahabi, appartenant à Fatah al Islam, organisation terroriste liée à Al Qaida. Les autres personnes condamnées seraient également d’origine palestinienne.

Ils sont accusés d’avoir menés des attaques terroristes contre les Forces des Nations Unis (FINUL) au Sud Liban ou encore d’avoir lancé à plusieurs reprises des roquettes contre le Nord d’Israël afin d’enclencher un conflit entre le Hezbollah et l’état hébreu. Depuis, ils se seraient également impliqués dans la guerre civile syrienne en recrutant des combattants islamistes pour combattre Damas.

Pour rappel, en vertu des accords du Caire signé en 1969, il est interdit à l’armée libanaise de pénétrer dans les camps palestiniens. Il revient à l’autorité palestinienne d’assurer la sécurité des 12 camps que compte officiellement le Liban.

En dépit de l’abrogation de ces accords en 1987, les autorités libanaises continuent à considérer que la sécurité de ces camps palestiniens se doit être assurée par les forces palestiniennes. Beyrouth se réserve cependant le droit d’intervenir en cas de menace sécuritaire. 

Leur arrestation n’est, par conséquent, pas encore à l’ordre du jour. Fortement fortifié depuis les années où l’OLP s’était implanté au Liban, ce camp, devenu le plus important camp de réfugiés palestiniens reste pour l’heure toujours inaccessible aux Forces de Sécurité et à l’Armée Libanaise.

Fatah al Islam, une organisation terroriste qui a déjà combattu l’armée libanaise

Pour rappel, l’organisation Fatah al Islam avait été fortement active au cours de la décennie des années 2000, notamment à Nahr Bared, un camp palestinien situé au Nord Liban. Cette organisation était alors menée par le fameux Cheikh Chaker Abssi, dont on n’est officiellement encore sans nouvelle.
Cependant, certains évoquent le fait que sa dépouille mortelle ait été retrouvée défigurée, dans les ruines du camp, peu de temps après les combats.

Des combats avaient alors opposé armée libanaise et Fatah al Islam entre mai et juillet 2007, suite au cambriolage raté d’une filiale de la Bank Med située dans la localité de Tripoli au Nord Liban. À l’issue de la perquisition ratée du domicile d’un membre de cette organisation, le Fatah al Islam avait mené une opération en représailles contre les membres de l’armée libanaise en charge de la surveillance du camp palestinien de Nahr Bared, toujours au Nord Liban qui était devenue une base arrière dans les opérations contre l’armée américaine en Irak.

Les assaillants avaient alors égorgé dans leur sommeil 27 membres de l’institution militaire, provoquant le début d’un conflit ayant mené à l’évacuation du camp par sa population civile et à sa destruction. Les combats ont fait 170 morts, coté militaires libanais, ainsi qu’un nombre estimé à plus de 200 terroristes. Le dirigeant du Fatah al Islam avait réussi à s’exfiltrer du camp, alors que d’autres membres sont supposés être pervenus au camp palestinien d’Ein Helwé, à proximité de la ville de Saida, au Sud du Liban.

Le Fatah al Islam est également soupçonné d’être à l’origine du double attentat qui s’est déroulé dans la localité chrétienne d’Ein Alak, et a été, à un moment, évoqué dans le cadre de l’enquête concernant l’assassinat de l’ancien ministre de l’industrie, Pierre Gemayel, assassiné en novembre 2006.

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