Après la plus haute autorité sunnite, c’est au tour du Patriarcat Maronite de déclarer son opposition au Mariage Civil.

À l’issue d’une réunion avec le Président de la République, le Patriarche Maronite, Boutros Béchara Raï s’est exprimé depuis le Palais Présidentiel de Baabda pour la première fois à ce sujet depuis que la nouvelle ministre de l’Intérieur, Raya Hassan s’était déclarée favorable à l’instauration d’un Mariage Civil facultatif.

Je suis maronite et , je dis aux maronites que le mariage est l’un des sept sacrements de l’Église. Vous devez les respecter.
(…)
Nous ne sommes pas complètement contre le mariage civil, mais montrez-nous une loi facultative au Liban ou dans le monde. Les lois sont obligatoires”
Le Patriarche Béchara Raï, le 22 février 2019

Répondant aux questions des journalistes, le Patriarche a cependant estimé que si un projet de loi établissant un Mariage Civil devait être approuvé au Liban, il devrait alors devenir obligatoire à toutes les communautés sans exception refusant un aspect facultatif à cette union civile.

Il a également réfuté et estimé honteuse le fait que certaines personnes accusent l’opposition religieuse d’être opposée à ce projet de loi en raison de l’aspect pécuniaire du mariage au Liban. Il a également estimé que cela pourrait aboutir à la marginalisation des institutions religieuses.

Pour rappel, la ministre de l’intérieur avait indiqué, lors d’une interview diffusée par la chaine de télévision Euronews, être en faveur de l’instauration d’un Mariage Civil à titre facultatif. Elle avait indiqué qu’elle demandera au Premier Ministre Saad Hariri d’évoquer ce sujet avec les autorités religieuses.

Ce projet a cependant peu de chance de réussir en raison de l’opposition religieuse à la fois chrétienne et musulmane.

Une opposition au Mariage Civil de la part des dirigeants musulmans également

Quant à Deir le Fatwa, plus importante autorité sunnite au Liban, elle estimait que le Mariage Civil contredit la loi islamique. Aussi, le Mufti de la République évoque l’Article 9 de la Constitution Libanaise pour expliquer son refus.

Selon l’instance religieuse sunnite, les dispositions de cet article accordent aux communautés religieuses le droit de légiférer sur le statut personnel qui doivent être consultées en cas de réformes à ce sujet.

Le refus d’une seule communauté est donc suffisant, selon Deir el Fatwa, pour faire avorter un projet de loi à ce sujet.

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