Ville antique, tour à tour phénicienne, hellénique, romaine, byzantine, arabe et croisée, Enfeh, au Nord Liban est une localité principalement habitée par des Chrétiens Orthodoxes, située sur la côte libanaise, à 65 km de Beyrouth, la capitale et à peine à 15 km de Tripoli.

Située au pied du Monastère Orthodoxe de Balamand, siège patriarcale de l’Eglise Orthodoxe, elle a partagé son destin avec celui de la région avant que d’être rapidement oubliée et ainsi préservée pour un temps. Mais il semblerait que de nouveaux dangers pèsent aujourd’hui sur ces lieux, avec un projet immobilier notamment à proximité. Il s’agit notamment de découvrir pourquoi les lieux se doivent d’être protégés à tout prix.

Après être arrivé au niveau d’Enfeh, suivre la sortie pour les cimetières au bord de la mer. C’est à ce niveau précis qu’on découvrira Marie des Vents, Église aujourd’hui orthodoxe, qui serait selon les dires, la plus ancienne Chapelle-Eglise du Liban. Restaurée assez récemment, on devine difficilement encore à ses murs des fresques médiévales qui sont cependant trop dégradées pour en deviner l’exact sujet. 

La galerie photo de l’église Marie des Vents

Nous pouvons passer à notre pause culturelle. Enfeh, ou Naufin du temps des croisades, était l’une des principales villes et l’un des principaux ports francs de la région.

Seul subsiste de l’antique Néphin des Croisés et autres Latins, un promontoire ou se trouvait le château et 3 cicatrices qui étaient en fait les douves de cette forteresse. Elle fut l’une des dernières à être occupée par les Croisés et sera totalement démantelée par les Mamelouks. Il n’en reste pratiquement rien.

Il ne reste que des fantômes, les maraichers salants ont même abandonnés, laissant des cuves bétonnées.

La galerie photo du promontoire d’Enfeh

La ville fut fondée déjà du temps des phéniciens, en 3 000 avant Jc, sur ce promontoire d’un demi-kilomètre. À cette ville, se succèdera un Château dont on verra ces quelques ruines. Il existerait même des ruines pré-phéniciennes selon certaines sources.

Les Arabes le raseront lors de la prise de la ville en 1289 qui était donc alors l’un des derniers territoires croisés. Des fouilles sont entreprises actuellement par l’Université de Balamand en coopération notamment avec Anis Chaaya de l’Université Libanaise pour ce qui concerne le Château en lui-même.

Et enfin une pause Plage peut s’y improviser. La petite station balnéaire est publique, elle a des airs qui rappellent un peu ce qu’on peut retrouver en Grèce avec des murs blancs, des gens accueillants et hospitaliers qui n’hésitent pas à vous saluer. Les lieux sont d’ailleurs désignés comme étant la “Petite Grèce”. 

La galerie photo de la “Petite Grèce” d’Enfeh

Petits chalets bleus, barques dans une crique, cicatrice de son promontoire, calme et sérénité, les promoteurs immobiliers l’avaient jusqu’à présent oubliés. Cet oublie semble cependant ne plus être à l’ordre du jour, avec la permission malheureuse accordée par le gouvernement à la construction d’un immense projet immobilier sur le terrain des salières. 

On se met à rêver mélancoliquement du cadre de ses chalets bleus, comme de la mer turquoise, on se croirait, non pas au Liban, mais peut-être sur une île grecque, déconnecté de toute modernité. Tant que cela dure. 

Un peu plus loin, se situe au Nord un complexe de bassins utilisé pour en extraire le sel de la Méditerranée. Ce complexe appartenant à l’église orthodoxe se trouve au pied d’une église. Il est malheureusement menacé par un projet immobilier dernièrement approuvé par le gouvernement, alors qu’il s’agit d’une zone qui avait été jusqu’à présent préservée de ce genre de projet. 

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