S’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse, le Gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé a indiqué qu’il n’y a pas de pénuries de billets libellés en dollars sur le marché libanais, et cela en dépit des affirmations des propriétaires des stations essence ou des informations faisant état du refus de certains établissements bancaires ou de certains distributeurs de billets à en fournir.

Selon le gouverneur de la Banque du Liban, ces difficultés seraient à mettre sur le compte de difficultés d’ordre logique au sein de ces établissements.

Les liquidités en dollars sont intactes et des procédures spéciales en la matière ne sont pas nécessaires.
Riad Salamé

Et pourtant des problèmes pour obtenir des billets en dollars, selon différentes sources

Ces propos interviennent alors que le syndicat des propriétaires de station essence ont accordé un délai de 48 heures supplémentaires pour trouver une solution à leurs problèmes à l’issue d’une réunion avec le Premier Ministre Libanais Saad Hariri ce lundi.

Ces derniers accusent les banques libanaises à échanger les livres libanaises qu’ils reçoivent généralement de leurs clientèles en devise étrangère, généralement en dollars, pourtant chose nécessaire à l’achat du carburant, les obligeant à recourir aux services de changeurs.

En raison d’une pénurie de devises étrangères sur le marché local, indiquent-ils, les banques libanaises se montreraient actuellement réticentes dans l’échange de livres libanaises en dollars américains. Les taux de conversion de leurs livres libanaises auprès des établissements de change seraient plus élevés que ceux généralement offerts par les banques, alors qu’ils ne peuvent répercuter ce coût supplémentaire de conversion , les prix de l’essence étant controlés par le Ministère de l’Energie.

Selon les autorités officielles, la dernière grève des stations essence qui s’est déroulée la semaine dernière a été suivie par 97% d’entre eux.

Les réserves monétaires en devise étrangère, un sujet sensible au Liban

Les réserves monétaires en devise étrangères restent un sujet sensible au Liban, beaucoup craignant une dévaluation de la Livre Libanaise alors que le taux de dollarisation de l’économie libanaise atteindrait désormais presque 70%. Alors que les réserves brutes atteindraient 31 milliards de dollars et en dépit d’une hausse de 1.4 milliards de dollars au mois d’août suite à un programme visant à attirer des fonds déposés à l’étranger, les réserves monétaires avaient cependant baissé de 6 milliards de dollars au cours des derniers mois, en raison de la crise économique et politique qui secouait le Pays des Cèdres.

Le montant des réserves monétaires en devise étrangère est un paramètre largement scruté par les agences de notation.

Ainsi dans son dernier rapport, Fitch a indiqué s’attendre à une diminution des réserves bancaires de la Banque du Liban (BDL) estimant par ailleurs que les opérations d’ingénierie financière menées par l’institution ont augmenter les risques sur la Livre Libanaise et donc possiblement une dévaluation de la monnaie locale. 

Quant à Standard & Poor’s, l’agence de notation prévoit dans son dernier rapport que les réserves de change de la banque centrale continueront également à diminuer, mais resteront suffisantes pour financer les besoins de financement de l’État et le déficit extérieur du pays au cours des 12 prochains mois.

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